4.4.1.2.2 Addition de substances d'origine végétale
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On utilise traditionnellement dans la protection des denrées stockées de nombreuses espèces et parties de végétaux.
Bien que les essais effectués en laboratoire sur des végétaux (préparations végétales) se soient souvent révélés fort prometteurs leur efficacité s'est révélée très variable dans les conditions réelles de stockage. Si la plupart des méthodes ont des effets limités certaines lorsqu'elles sont correctement appliquées, offrent une protection satisfaisante des produits stockés. Les tableaux ci-après contiennent une liste des substances couramment utilisées et ayant montré une efficacité suffisante. méthodes d'application étant multiples, il se peut que certaines techniques qui ne sont pas indiquées dans le tableau concerné soient localement employées. Les plantes qui ne sont pas mentionnées du tout peuvent néanmoins revêtir une signification locale et avoir des effets positifs.
Parties vertes de plantes et poudres obtenues à partir de parties vertes séchées:
Méthode | Effets | Remarques |
Feuilles fraîches ou séchées des différentes espèces Annona, ajoutées par couches à la marchandise (méthode sandwich). |
Puissants effets répulsifs et insecticides, pendant 3 à 4 mois, sur les bruches, ainsi que sur les ravageurs du sorgho et du millet. |
Très largement répandu en Afrique. A recommander en raison d'une efficacité prouvée. |
Feuilles entières ou puivérisées de Hyptis spigicera, ajoutées sous forme de couches ou mélangées au grain à raison de 3g de poudre/kg. | Bons effets insecticides sur les broches, agit sur l'oviposition le développement des larves. Employé également contre les termites. |
Utile contre les bruches des haricots, ainsi que contre la bruche des arachides, Caryedon serratus. |
Parties de Lantana broyées, ajoutées selon la méthode sandwich ou comme couche supérieure. |
Effets répuisifs contre les bruches des légumineuses à grains, efficace jusqu'à 6 mois. |
La graine du Siam, Lantana camara, est extrêmement répandue en Afrique, et donc largement disponible. |
Feuilles séchées ou
pulvérisées de Neem ou de Melia, mélangees au grain ou appli- quées par couches. |
Insecticide et répuisif,
inhibition du développement. Agit principalement, jusqu'à une durée d'un an, sur les coléoptères nuisibles des produits stockés. |
Plante bien connue à usage multiple originaire de l'Inde. Les meilleurs effets sont obtenus à partir de I'huile ou des extraits. |
Feuilles d'Ocimum canum (basilic à duvet blanc), entières ou en poudre, appliquees selon la technique du sandwich. |
Effets insecticides sur les coléoptéres des légumineuses à grains et des céréales. |
Excellents effets immédiats, mais persistance insuffisante pour le stockage de longue durée. |
Feuilles de menthe (Mentha spp.), ajoutées au grain à raison de 0,5 à 2% de son poids. |
Effets insecticides présumés, agit sur les ravageurs des stocks de céréales. |
Effets rapides sur Sitophilus oryzae, un ravageur relativement difficile à combattre. |
Poudres d'écorces et racines:
Méthode | Effets | Remarques |
Poudre d'écorce de Khaya senegalensis (acajou d'Afrique), ajoutée à raison de 50 à 1000 g/ kg de grain. |
Action insecticide probable, jusqu'à trois mois, sur les bruches des légumineuses à grains. |
Spécialement employé dans la lutte contre Bruchus maculatus sur le haricot niébé. |
Poudre de rhizomes séchés de Acorus calamus (ajoutée à raison de 0,2 à 1% du poids de la marchandise) |
Effets insecticides et répulsifs, inhibition du développement de nombreux ravageurs durant plus de 6 mois. | La poudre peut être stockée pendant 2 mois sans aucune perte d'efficacité. L'emploi de doses élevées suscite des questions quant à de possibles effets nocifs sur l'homme. |
Poudres de fleurs, de fruits et de semences:
Méthode | Effets | Remarques |
Poudre de pyréthre, appliquée sur les structures de stockage et sur la marchandise. |
Action insecticide et répulsive
initiale efficace sur la totalité des ravageurs des stocks. |
La matière active se dé grade rapidement, notam- ment en cas d'exposition à la lumière. |
Fruits entiers ou pulvérisés de
poivre de Cayenne (Capsicum spp.), mélanges à la marchandise. |
Effets insecticides et répul- sifs sur de nombreux rava- geurs, plusieurs mois du- rant. |
Attention: il peut y avoir des irritations oculaires au cours de l'application! Le produit modifie le goût de la marchandise |
Fruits entiers ou pulvérisés de poivrons (Piper spp.), mélangés à la marchandise. | Analogues à ceux du poivre de
Cayenne. Les effets persistent durant 3 mois. |
Cf. poivre de Cayenne. |
Poudre de noyaux de Neem, Ajoutée à raison de 0,5 à 4% du volume de marchandise. |
Effets identiques à ceux dé- crits pour les préparations à base de feuilles, mais plus puissants. |
Les noyaux de Neem pos- sédent la plus haute teneur en matières actives. |
Poudre de graines d'Annona, Ajoutée à raison de 0,5 à 2% du poids de la marchandise. |
Mémes effets que ceux dé- crits à propos des feuilles. |
Attention: la poudre a des effets irritants pour les yeux! |
Extraits aqueux:
Méthode | Effets | Remarques |
Aspersion de la marchandise à l'extrait de pyréthre. |
Comparable à l'action de la poudre. |
Impact initial élevé, mais faible persistance. |
Extrait de Neem (25 à 50 g / litre d'eau) aspersion du grain dans une proportion de 0,5 à 5%. |
Effets comparables à ceux de la poudre de noyaux de Neem. |
Les extraits de Neem sont plus concentrés que la for- mulation en poudre. |
Aspersion de la marchandise aux extraits de poivrons. |
Effets identiques à ceux des fruits ou de la poudre du même produit. | Utilisé sur les légumineuses à grains d sur le riz Modifie la saveur! |
Aspersion de la marchandise au moyen d'un extrait à 2,5 % de racines d'Annona. |
Effets identiques à ceux décrits pour les feuilles. |
Huiles végétales:
Méthode | Effets | Remarques |
Huile d'arachide (5 ml / kg) |
Effets toxiques sur les embryons, à l'intérieur des ufs de bruches. L'oviposition est gravement entravée. L'action persiste jusqu'à 6 mois. | Méthode simple d bon marché. L'huile d'arachide ne rancit pas rapidement. Pas d'incidence sur la capacité germinative. |
Huile de noix de coco (5 à 10 ml / kg) |
Similaires à ceux de l'huile d'arachide. |
Cf. huile d'arachide |
Huile de palme (5 à 10 ml / kg) |
Cf. huile d'arachide | Dû à sa couleur rouge pro- fond, I'huile de palme modifie l'aspect de la mar- chandise. |
Huile de sésame (5 ml / kg) | Cf. huile d'arachide. | Cf. huile d'arachide. |
Huile de noyaux de Neem (utilisée sur les légumineu- ses à grains et les céréales à raison de 2 à 3 ml / kg). |
En plus des effets décrits pour les feuilles, I'huile de Neem agit comme les autres huiles végétales. |
L'huile de Neem a un goût amer d devient rance en cours de stockage. Recom- mandé pour les semences. |
Beurre de karité, fondu et appliqué à raison de 5 ml/kg sur les céréales et les légu- mineuses á grains. |
Agit comme les huiles végétales, en particulier sur les coléoptères. Les effets persistent pendant 4 mois. | Résidu de la production du beurre de Parité. Peut être également utilisé dans le même but. |
Les huiles végétales sont ajoutées en faible quantité à la marchandise et soigneusement mélangées. Elles conviennent tout particulièrement pour la protection des stocks de légumineuses à grains contre les coléoptères des légumineuses bruches huiles agissent contre les larves et les larves et rendent les femelles incapables d'oviposition. Les effets protecteurs sont en général satisfaisants, surtout si le grain n'est pas encore infesté au moment du traitement.
Si l'on utilise des substances végétales pour la protection des denrées stockées, il faut veiller à ne pas mettre en uvre des espèces comme Datura ou Solanum, qui sont hautement toxiques pour l'homme, quand il s'agit de protéger des céréales destinées à la consommation humaine. Même chose en ce qui concerne les plantes altérant fortement la qualité des denrées stockées, comme certaines espèces à la saveur particulièrement amère. Ces mêmes substances peuvent s'avérer en revanche très utiles pour la protection des semences.
4.4.1.2.3 Emploi de substances d'origine animale
L'addition de substances d'origine animale n'occupe qu'une place extrêmement restreinte dans la protection des récoltes. On notera tout de même ici le procédé qui consiste à enduire de bouse de vache ou de crottes de chèvres les murs d'argile des silos fermiers contre les ravageurs cachés. Son efficacité n'a pas été confirmée par les tests et demeure par conséquent douteuse.
4.4.1.3 Méthodes physiques
Les méthodes physiques de lutte contre les ravageurs sont mises en oeuvre aussi bien à titre préventif que curatif. Le traitement peut contribuer à améliorer l'aptitude au stockage. Pour de plus amples détails, se référer au section 10.1.
4.4.1.3.1 Méthodes mécaniques
Triage manuel des ravageurs
et des grains ou épis contaminés
Tamisage des ravageurs
Vannage
Remuage des grains (secouage)
Lors de l'application de méthodes ayant uniquement pour effet de séparer les ravageurs de la marchandise sans entraîner leur mort, il faut veiller à détruire les insectes triés de manière à ce qu'ils ne retournent pas dans la marchandise stockée.
4.4.1.3.2 Action de la chaleur
Exposition des marchandises
au soleil (destruction des larves vivant dans les grains, fuite
des animaux adultes, sensibles à la lumière et à la chaleur)
Eviter la chaleur excessive!
Réchauffement dans l'eau, ébullition (parboiling)
Fumage et réchauffage au feu de conteneurs de stockage
(par exemple dans les greniers en argile).
Stockage du grain au- dessus du foyer (chaleur et fumée
ont pour effet de chasser les insectes)
Le fumage aux poivrons chauds séchés (Capsicum sp.) a de
bons effets immédiats, mais il modifie le goût du grain.
4.4.1.3.3 Stockage à l'abri de l'air
Les conteneurs de stockage fermant hermétiquement constituent dans les régions très sèches la solution idéale. Les insectes sont incapables d'y pénétrer, et les parasites introduits en même temps que la récolte y meurent rapidement en raison d'un manque d'oxygène doublé d'un taux accru de CO2 (cf. section 4.1.2), dû à la respiration des ravageurs et à celle du grain. On n'insistera jamais assez, dans ce contexte, sur l'importance de la solidité de la construction ou du conteneur. L'isolation thermique constitue un point essentiel.
Le stockage à l'abri de l'air convient particulièrement pour le stockage à long terme dans les zones à climat chaud et sec. Dans des conditions de ce type, il est toutefois conseillé de ne pas stocker des semences plus de quelques mois.
Dans les pays tropicaux, I'humidité relative élevée amène des conditions optimales pour le développement de moisissures. Ici le stockage à l'abri de l'air n'est généralement pas recommandé. Les risques potentiels de cette méthode de stockage peuvent être réduits par une gestion soigneuse, en ne stockant que des marchandises bien sèches, et en particulier en maintenant des températures équilibrées dans le magasin afin d'exclure les risque de condensation.
4.4.2 Méthodes biologiques et intégrées de lutte
Les méthodes biologiques de lutte sont traitées plus en détail au chapitre 10. On peut imaginer que la mise en uvre d'ennemis naturels (prédateurs, parasitoides) et de micro- organismes spécialisés, l'emploi substances alimentaires attirantes et la propagation de variétés tolérantes vont prendre à l'avenir dans le secteur du stockage rural une place toujours plus déterminante.
Sur le plan de la lutte biologique contre les ravageurs des- stocks, les premières expériences de lâcher d'un antagoniste du grand capucin du mais (Prostaphanus truncatus) ont donné des résultats prometteurs dans le secteur du stockage paysan (cf. section 10.3).
Il existe également aujourd'hui une autre approche de gestion intégrée des produits stockés, qui consiste à partager la récolte afin de réduire les quantités d'insecticide nécessaires à une prévention adéquate des pertes d'aprésrécolte. Les essais réalisés en Tanzanie, de même que les enquêtes effectuées en Afrique occidentale ont montré que, durant les trois à quatre premiers mois de stockage, les insectes nuisibles ne provoquent pas des pertes économiques suffisantes pour justifier des traitements aux insecticides synthétiques.
On en a conclu que la récolte peut être divisée en deux parties, l'une destinée à la consommation au cours des trois à quatre mois suivant la récolte, l'autre destinée au stockage à plus long terme. La première partie peut être stockée sans traitement chimique, tandis que les céréales prévues pour la consommation ultérieure ou pour la vente devront, elles, être soumises à un traitement.
Ce procédé permet à l'agriculteur d'économiser des insecticides et de l'argent sans incidences économiques négatives.
4.4.3 Méthodes chimiques
Depuis des siècles, les paysans n'ont cessé, de s'en remettre aux vertus protectrices des spathes, des cosses, ou encore à la sensibilité moindre de certaines variétés traditionnelles face aux ravageurs des stocks
Cette confiance est absolument justifiée, et toute intervention au niveau des procédés de stockage et de mise en culture qui aurait pour objet de remédier, par une utilisation accrue d'insecticides, aux inconvénients partiels qui y sont liés, doit être auparavant soumise à un examen attentif du point de vue socio- économique.
Les méthodes traditionnelles de lutte contre les ravageurs ne paraissant plus suffisantes pour protéger les quantités sans cesse croissantes de produits stockés, on assiste à un déploiement d'efforts visant à introduire des modifications au sein des systèmes de stockage traditionnels. Il s'agit dans la plupart des cas de l'utilisation de poudres insecticides à mélanger au produit. L'introduction, au niveau des petites exploitations, d'insecticides chimiques de protection des denrées stockées, a cependant entraîné un certain nombre de problèmes qui, en dépit des efforts considérables déployés par les services de vulgarisation concernés, n'ont pas reçu jusqu'ici de solutions satisfaisantes.
Les enquêtes réalisées au cours de ces dernières années eh Afrique occidentale ont révélé par exemple que la sélection et l'application inadéquates d'insecticides chimiques et de fumigènes étaient des phénomènes très courants au niveau des petites exploitations. Des cas examinés, il ressort que seule une minorité d'agriculteurs appliquent correctement les produits. Les erreurs les plus répandues sont les suivantes:
Choix d'un produit inadéquat
Parmi les produits chimiques employés par les agriculteurs pour la protection des grains alimentaires stockés, on a relevé à de nombreuses reprises des produits destinés au traitement des semences et des sols, ou encore des insecticides contre des parasites de l'hygiène comme les moustiques et les blattes. Certains de ces produits contiennent, à haute dose, des matières actives fortement toxiques pour les mammifères. pratiques comportent des risques manifestes pour la santé des consommateurs.
Certains composés obsolètes, comme les hydrocarbures chlorés, encore utilisés en Afrique pour combattre par exemple les larves de moustiques, finissent bien souvent dans les greniers alimentaires comme produits de protection des grains.
Application d'insecticides dégrades ou à la formulation inappropriée
Dans de nombreux cas où les agriculteurs se plaignaient des effets insuffisants d'insecticides recommandés pour les produits stockés, l'analyse chimique a révélé que la matière active s'était dégradée suite à un stockage trop prolongé ou effectué dans des conditions climatiques défavorables. Les formulations en poudre, notamment, se dégradent rapidement dans des conditions climatiques chaudes et humides.
Dans certains cas, toutefois, on a pu démontrer que des erreurs de formulation commises par l'usine locale étaient à l'origine de l'échec. On a même parfois constaté que le contenu en matière active était nul depuis la date de production.
Application inadéquate
Il arrive souvent qu'il y ait des erreurs de calcul lors du dosage ou que le produit ne soit pas uniformément réparti, ce qui se traduit soit par une surdose- avec les risques que cela comporte pour le consommateur - soit par un sous- solage Celui- ci aboutit à une protection insuffisante des produits stockés et favorise l'apparition de résistances chez les ravageurs des stocks.
Les fumigènes sont déjà en vente sur de nombreux marchés ruraux d'Afrique de l'Ouest. Les marchands proposent même des comprimés à l'unité, enveloppés dans du papier. Des enquêtes ont montré que l'application de fumigènes par les petits paysans africains ne s'accompagnait jamais de l'étanchéité au gaz requis pour les locaux, ce qui signifie que les traitements n'ont pas les effets désirés et que le risque d'intoxication humaine est considérable.
Le manque d'information adéquate est la principale cause des problèmes énumérés ici. Les marchands ne sont pas suffisamment informés pour pouvoir conseiller les paysans sur les modalités d'application correctes, ou bien ils n'ont aucun intérêt à dissuader les agriculteurs d'acheter un produit inadapté. L'étiquetage est bien souvent insuffisant pour prévenir les erreurs d'emploi, surtout du fait que les étiquettes sont rarement rédigées dans les langues autochtones. Le pourcentage élevé de paysans analphabètes pose des problèmes supplémentaires au niveau du transfert de connaissances techniques spéciales. Dernière difficulté, non des moindres, beaucoup de services de vulgarisation ou de protection des végétaux ne sont pas en mesure de transmettre le savoir nécessaire en fonction des besoins.
Sauf à mettre en place pour les agriculteurs africains un réseau de vulgarisation / information efficace sur l'application correcte des insecticides, il semble que la meilleure solution consiste à réduire au minimum absolu l'emploi de ces produits dans la protection des récoltes. En matière de prévention des pertes d'après - récolte au niveau de la ferme, I'hygiène, avec l'ensemble des mesures préventives qu'elle implique, s'est avérée à la fois la plus efficace, la plus économique et la plus sûre des approches. Parmi les méthodes traditionnelles fondées sur des substances d'origine végétale, minérale, etc., certaines ont montré une efficacité suffisante sur les ravageurs des denrées stockées pour concurrencer les insecticides synthétiques, surtout lorsque ceux- ci sont appliqués par des fermiers ne possédant pas le savoir- faire requis (cf. section 4.4.1).
Dans la majorité des pays africains, les poudres constituent les formulations les plus répandues dans le secteur de la protection des denrées stockées à l'échelon de la ferme, ce qui s'explique par le fait que l'application de poudres est une opération relativement simple et sûre, bien que dans certaines conditions les vaporisations soient plus efficaces. Cette section traite par conséquent uniquement de l'application d'insecticides en poudre au niveau de la ferme. On trouvera au chapitre 8 des informations plus précises en ce qui concerne les possibilités et les limites que présente l'usage des insecticides chimiques, de même que sur les produits adéquats et les questions techniques relatives aux méthodes d'application, la sécurité et autres aspects.
La mise en uvre de moyens chimiques implique le respect des points suivants:
Faible toxicité
(protection de l'utilisateur) (cf. section 8.1.7)
Bonne rentabilité L'expérience a montré qu'il n'était
pas forcément rentable de traiter à l'insecticide des épis de
mais en spathes, surtout lorsque le mais avait été auparavant
victime d'une forte infestation dans les champs. Cette réserve
s'applique également au traitement de denrées stockées ne
séjournant pas plus de 3 à 4 mois dans un conteneur de stockage
de ferme (cf. section 4.4.2).
Disponibilité des insecticides en temps voulu et à
l'endroit voulu
Emballages de format approprié, c'est- à- dire de petits
paquets avec mode d'emploi sur l'étiquette (rédigé dans une
langue commune ou locale)
Méthodes appropriées de vulgarisation afin d'inculquer
aux paysans des connaissances fondées en matière de
manipulation des insecticides.
Ces exigences montrent que la diffusion des insecticides chimiques doit obligatoirement s'accompagner de mesures complémentaires, à savoir l'existence d'un système de distribution efficace, doublé d'un service de vulgarisation compétent.
Domaines d'application des insecticides dans le secteur du stockage à la ferme:
Traitement de greniers
vides (poudrage, pulvérisation, fumage) donne une bonne
protection préventive.
Traitement de la marchandise stockée, soit par addition de
poudre insecticide à appliquer en couches, en alternance avec
les céréales (méthode « sandwich »), soit par un traitement
de surface (pulvérisation ou poudrage), soit par fumage.
Attention: Pour éviter que les résidus ne dépassent les seuils admissibles (cf. section 8.1.8), le mélange d'un insecticide à une marchandise stockée ne peut intervenir qu'une seule fois par saison, même à la suite d'une période de stockage prolongée.
4.4.3. 1 Poudrage
4.4.3.1.1 Formulations en poudre
Les formulations de poudres insecticides sont des préparations prêtes à l'emploi, qui contiennent de 0,1 à 5% de matière active. Ces formulations renferment des substances additionnelles destinées à renforcer l'adhérence, de manière à ce que l'insecticide se lie parfaitement à la marchandise stockée. Les formulations en poudre se prêtent au mélange avec les céréales, dans lesquelles on les applique par couches (méthode « sandwich »), ainsi qu'aux traitement de surface de sacs, à l'unité ou en piles, et de greniers. Voici une liste des produits les plus couramment utilisés à l'heure
Matière
active (m.a.) |
Produit
du commerce (p.c.) |
Quantité d'application | |
(ppm) | (g de
p.c. /100 kg de denrées) |
||
Organo- phosphorés: | |||
Fénitrothion | Folithion 1% D | 10 | 100 |
Sumithion 1% D | 10 | 100 | |
Pirimiphos- méthyle | Actellic 2% D | 10 | 50 |
Chlorpyrifos- méthyle | Reldan 2% D | 10 | 50 |
Méthacrifos | Damfin 2% D | 10 | 50 |
Malathion | Malathion 2% D | 8- 12 | 40- 60 |
Pyréthrinoides: | |||
Deltaméthrine | K- Othrin 0.2% D | 1 | 50 |
Perméthrine | Permethrin 0.5% D | 2.8 | 55 |
Fenvalérate | Sumicidin 1% D | 5 | 50 |
Cyfluthrine | Baythroid 1% D | 2 | 20 |
On trouvera la section 8.1.4 des renseignements sur le choix correct des matières actives et les propriétés des produits figurant ici.
4.4.3.1.2 Poudreuses
Pour appliquer les formulations en poudre, il est nécessaire de disposer de poudreuses. Il en existe des modèles très simples et très efficaces, que l'on peut facilement fabriquer ou acheter sur place:
4.4.3.1.3 Addition de poudre insecticide à la marchandise stockée
Cette méthode est principalement en usage chez les petits paysans dans le cas du stockage de grains de mais en sacs. Le processus employé pour mélanger la poudre insecticide aux céréales est le suivant:
1 Vider les sacs de céréales de manière à former un tas sur le sol
2 Répartir uniformément la quantité d'insecticide nécessaire sur tout le tas
3 Mélanger soigneusement l'insecticide aux céréales à l'aide d'une pelle
4 Vérifier que la poudre est bien répartie
Ensacher et emmagasinage ou verser dans un récipient appropriée des céréales ainsi traitées.
Lorsqu'il s'agit de quantités de céréales assez importantes (plus de deux sacs), la meilleure méthode consiste à retourner plusieurs fois le tas à l'aide d'une pelle:
4.4.3.1.4 Méthode « sandwich »
La méthode dite « sandwich » convient aussi bien pour le stockage d'épis de mais que pour celui d'autres céréales dans des greniers traditionnels. Les greniers doivent être soigneusement nettoyés avant l'emmagasinage:
L'emmagasinage et l'application d'insecticide peuvent alors commencer:
1. Poudrage des murs intérieurs au moyen d'une fine couche d'insecticide
2. Emplissage d'une couche d'env. 5 épis d'épaisseur (20 cm maximum)
5. La couche supérieure doit toujours être poudrée à l'insecticide:
Le degré d'infestation du mais sur pied dépend largement de la protection des épis fournie par les spathes. Certains examens ont montré que le stockage des épis en spathes était aussi efficace contre les pertes qu'un traitement à l'insecticide. L'élimination des spathes préalablement à une application d'insecticide peut s'avérer très avantageuse lorsqu'il y a eu auparavant une forte infestation des céréales sur pied. Dans ce cas, les ravageurs présents dans les épis sont directement exposés à l'insecticide.