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L'igname est un aliment très apprécié en Afrique de l'Ouest mais sa consommation sous forme de tubercules frais présente, pour les consommateurs urbains, de fortes contraintes. Celles-ci sont liées aux caractères saisonnier et périssable du produit qui rendent irrégulière sa disponibilité sur les marchés urbains et qui en font un aliment souvent plus cher que les autres produits amylacés. Avec l'urbanisation, on observe, dans certains pays, le développement d'une filière originale de cossettes d'igname. Il s'agit d'un produit stabilisé obtenu à partir de petits tubercules épluchés, précuits et séchés au soleil. Les cossettes se consomment principalement sous forme de pâte ("l'amala" ou le "télibo") préparée à partir de la farine que l'on en obtient. Pour mieux estimer l'importance et comprendre le fonctionnement de cette filière encore mal connue, une enquête de consommation sur les produits à base d'igname a été menée en milieu urbain dans trois pays (Bénin, sudouest Nigeria, Togo). La situation est contrastée selon les pays. Si au Togo et au Bénin la base alimentaire reste le mais, au Bénin, l'amala semble avoir pénétré les habitudes alimentaires comme produit de diversification plus consommé que l'igname fraîche. Dans la partie enquêtée du Nigeria, la consommation d'amala est dominante. Les consommateurs expliquent leur consommation de produits dérivés des cossettes par leur qualité gustative, leur constante disponibilité, leur facilité de préparation et leur prix accessible. Le développement de cette filière dans d'autres pays producteurs d'igname, moyennant les transferts de technologie appropriés, permettrait de réduire les contraintes liées à une commercialisation uniquement basée sur les tubercules frais.