5.3.3 Evaluation économique des procédés de protection des stocks

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5.3.3.1 Coûts des procédés de stockage

Les coûts des procédés de stockage sont étroitement dépendants des frais d'entrepôt. Les frais d'entrepôt sont pour leur part fonction du nombre d'utilisations annuelles et des frais d'exploitation de main d'oeuvre que l'on a pris pour base de calcul. Les frais d'entrepôt s'échelonnent entre O et 1990 FCFA/q de maïs stocké (tableau 5.15). Pour deux périodes de stockage annuelles et une durée de stockage maximale de 6 mois par période, les frais sont réduits de moitié. Les coûts les plus élevés sont ceux liés au stockage en "crib" le stockage en grenier entraînant au contraire les coûts les plus bas. Le stockage dans l'habitation (en épis ou en grains) n'entraîne pas de frais, car il évite d'avoir à créer des locaux de stockage.

Si l'on chiffre les coûts de la main d'oeuvre à 250 et à O FCFA/JT, on n'obtient, aussi bien pour le "crib" que pour le magasin fumigable, qu'une réduction de coûts négligeable, respectivement limitée à 2 et 3 %. Pour le petit entrepôt, la réduction de coûts s'élève dans les deux cas à 9 %. C'est le stockage en grenier qui permet d'atteindre la réduction la plus substantielle avec 25 %, là encore dans les deux cas. Tous les calculs montrent que le "Crib" constitue le procédé de stockage le plus onéreux, et cela indépendamment des frais d'exploitation annuels de l'entrepôt, des auxiliaires de stockage, ainsi que des frais d'exploitation de main d'oeuvre que l'on a pris pour base de calcul (tableaux 5.16 et 5. 17).

Tabl. 5.15: Frais d'entrepôt (FCFA/q de maïs pour différents frais d'exploitation de main d'oeuvre; (fréquence d'utilisations annuelles de l'entrepôt: 1)

Tabl. 5.16: Coûts des procédés de stockage (FCFA/q de maïs stocké) pour différents frais d'exploitation de main d'oeuvre; (fréquence d'utilisations annuelles de l'entrepôt et des auxiliaires de stockage: 1; durée d'immobilisation du capital de roulement: 6 mois)

Tabl. 5.17: Coûts des procédés de stockage (FCFA/q de maïs stocké) pour différents frais d'exploitation de main d'oeuvre; (fréquence d'utilisations annuelles de l'entrepôt et des auxiliaires de stockage: 2; durée d'immobilisation du capital de roulement :6 mois)

Si l'on pondère l'accroissement des coûts dans une hiérarchie ascendante on constate, en partant d'une utilisation annuelle de l'entrepôt et en évaluant les coûts de la main d'oeuvre à 500 FCFA/JT (tableau 5.16), que c'est le procédé de stockage dans l'habitation (épis) qui se révèle nettement le plus avantageux (rang 1), suivi du grenier (rang 2), et de l'habitation (grains) (rang 3). Les coûts liés à ces procédés se situent en deçà de 700 FCFA/q de maïs A l'exception du procédé de stockage dans l'habitation (épis), l'utilisation de l'entrepôt et des auxiliaires de stockage deux fois par an permet de réduire les coûts pour l'ensemble des procédés (tableau 5.17).

5.3.3.2 Coûts des mesures de protection des stocks

Les coûts des mesures de protection des stocks sont beaucoup moins élevés que ceux occasionnés par les différents procédés de stockage. Ils varient entre 26 et 182 FCFA/q de mais traité (tableau 5.18).

Tabl. 5.18: Coûts des mesures de protection des stocks (FCFA/q de maïs stocké pour différents frais d'exploitation de main d'oeuvre; durée d'immobilisation du capital de roulement: 6 mois)

Le traitement aux moyens traditionnels constitue la mesure la plus avantageuse du point de vue des coûts. Pour une durée d'imobilisation du capital de roulement de 6 mois, les frais occasionnés sont de 26 FCFA/q de mais traité. Le traitement aux fumigants et aux produits chimiques (stockage en épis) revient respectivement à 87 et 130 FCFA/q de mais traité. La mesure la plus onéreuse est le traitement aux produits chimiques du mais en grains. Les coûts varient ici entre 130 et 182 FCFA/q de maïs traité.

5.3.3.3 Coûts des procédés de protection des stocks

Si l'on applique là encore les paramètres de base, les coûts des procédés de protection des stocks s'échelonnent de 245 à 1 352 FCFA/q de maïs stocké (tableau 5.19). Pour un prix moyen de 75 FCFA/kg de mais, on arrive ainsi à des frais de stockage et de protection qui représentent entre 3 et 10 % de la valeur de la marchandise stockée.

Avec 245 FCFA/q de maïs le stockage des épis dans l'habitation, sans traitement, constitue le procédé le plus avantageux du point de vue économique. Les autres procédés sont de 26 à 1 107 FCFA plus chers que le procédé de référence. La plus forte augmentation de coûts (plus de 100 %) a été enregistrée d'une part au niveau du procédé de stockage en épis dans des "cribs" (procédés n° 7 et n° 8), et d'autre part pour les procédés de stockage en grains dans les petits entrepôts (procédés n° 11 et n° 12), ainsi que pour le stockage en magasin fumigable (procédé n° 13).

Indépendamment de la mesure de protection des stocks appliquée, le stockage en épis dans l'habitation et en grenier, de même que le stockage en grains dans l'habitation, se révèlent relativement avantageux du point de vue économique. Les coûts de ces procédés sont inférieurs à 500 FCFA/q de maïs stocké. Pour ce qui est du stockage en grains dans les petits entrepôts et dans les magasins fumigables, les coûts dépassent au contraire les 500 FCFA/q, atteignant même plus de 1 200 FCFA/q dans le cas du stockage en "cribs" .

Tabl. 5.19: Coûts des procédés de protection des stocks (FCFA/q de maïs stocké); (paramètres de base; durée d'immobilisation du capital de roulement: 6 mois)

*) PPS = procédé de protection des stocks

Tabl. 5.20: Coûts des procédés de protection des stocks (FCFA/q de maïs stocké) pour différents frais d'exploitation de main d'oeuvre et différentes fréquences d'utilisations annuelles de l'entrepôt

*) PPS = procédé de protection des stocks

Si l'on pondère les coûts des procédés de protection des stocks dans une hiérarchie ascendante, ce sont les variantes non traitées des procédés de stockage en épis dans l'habitation et en grenier, ainsi que le stockage en grains dans l'habitation qui occupent les premières places du classement, tandis que les variantes traitées de ces mêmes procédés occupent les places intermédiaires. Les procédés de stockage en grains dans les petits entrepôts et le magasin fumigable, de même que le stockage en ""crib"" arrivent en queue, et cela quelles que soient les mesures de protection des stocks utilisées.

S'il est vrai qu'une évaluation moindre des frais de main d'oeuvre et une double utilisation annuelle de l'entrepôt ont pour effet de réduire les coûts des procédés de protection des stocks, il n'en demeure pas moins qu'une modification de ces paramètres n'a aucune influence du point de vue de la rentabilité (classement) offerte par les procédés n° 7, n° 8, n° 12 et n° 13, qui demeurent malgré tout aux dernières places (tableau 5.20). Les procédés de stockage en greniers (procédés n° 4 à n° 6) occupent pour tous les calculs les places intermédiaires.

5.3.3.4 Pertes quantitatives de stockage

Pour un niveau d'infestation moyen, les pertes relatives se chiffrent à 15,4 % après huit mois de stockage (tableau 5.12). Lorsque la quantité totale de stockage n'est sortie du magasin qu'à la fin de la période de stockage, les pertes sont alors de 14,4 % de la quantité emmagasinée à l'origine. (Les 1 % de pertes enregistrés au moment de l'emmagasinage ne sont pas des pertes de stockage !!). En cas de prélèvements mensuels réguliers de maïs (= quantité emmagasinée: durée de stockage), les pertes de stockage ne sont plus que de 6 % de la quantité emmagasinée à l'origine (figure 5.12). Pour une période de stockage plus courte, les pertes sont encore beaucoup plus réduites: pour une durée de stockage de 6 mois, les pertes se chiffrent en effet à 3,7 % de la quantité emmagasinée, pour tomber à 1,3 % seulement pour une durée de stockage de 3 mois.

Pour un niveau d'infestation élevé, les pertes relatives se chiffrent à 30,8 % après huit mois de stockage (tableau 5.12). Lorsque la quantité totale de stockage est sortie du magasin en fin de période de stockage, les pertes sont alors de 28,8 % de la quantité emmagasinée à l'origine. En cas de prélèvements mensuels réguliers de maïs, les pertes de stockage ne représentent plus que 12 % de la quantité emmagasinée à l'origine (figure 5.13). Si on limite maintenant la période de stockage à 6 et 3 mois, on arrive à une réduction de pertes représentant respectivement 7,5 et 2,7 % de la quantité emmagasinée à l'origine.

En cas de faible infestation, les pertes relatives se chiffrent à 7,7 % à l'issue de huit mois de stockage (tableau 5.12). Lorsque la quantité totale de stockage est sortie du magasin en fin de période de stockage, les pertes sont alors de 7,2 % de la quantité emmagasinée à l'origine. En cas de prélèvements mensuels réguliers de maïs dans l'entrepôt, les pertes diminuent jusqu'à 3 % de la quantité emmagasinée à l'origine (figure 5.14). Si on limite là encore la durée de la période de stockage, on ne constate plus que des pertes de stockage pratiquement négligeables, de moins de 2 % de la quantité emmagasinée. Pour une réduction de 6 à 3 mois de la période de stockage, les pertes de stockage diminuent encore, passant de 1,9 % à 0,7 % de la quantité emmagasinée.

Fig. 5.12: Pertes de stockage (en % de la quantité emmagasinée) des différents procédés, pour une infestation moyenne, une durée de stockage variable et des prélèvements de maïs mensuels réguliers

Fig. 5.12: Pertes de stockage (en % de la quantité emmagasinée) des différents procédés, pour une infestation moyenne, une durée de stockage variable et des prélèvements de maïs mensuels réguliers

La relation de subordination des pertes 3 la durée de stockage, au degré d'infestation et au mode de prélèvement, qu'illustre le tableau qui précède, est tout aussi prononcée au niveau des autres procédés de protection des stocks. En fonction des hypothèses de départ quant à l'efficacité des divers procédés de protection des stocks (cf. chapitre 5.3.2.4), on arrive à des réductions de pertes comprises entre 10 et 95 %.

Pour une infestation moyenne, des prélèvements mensuels réguliers de maïs et une durée de stockage de huit mois, les pertes enregistrées au niveau du stockage en épis avec traitement aux produits traditionnels (procédés n° 2 et n° 5) se chiffrent à 5,4 % de la quantité emmagasinée. Si on limite maintenant la période de stockage à 6 et 3 mois, on arrive à une réduction de pertes représentant respectivement 3,4 et 1,2 % de la quantité emmagasinée.

Pour un raccourcissement de la durée de stockage de 8 mois à 6 et 3 mois, on enregistre pour le procédé de stockage en épis avec traitement aux produits chimiques (procédés n° 3, n° 6 et n° 8) une diminution des pertes, qui passent de 3 % à 1,9 et 0,7 % de la quantité emmagasinée. Pour ce qui est du stockage en grains sans traitement (procédés n° 9 et 11), les pertes diminuent également, passant de 4,5 % à 2,8 et 1,0 % de la quantité emmagasinée. Pour le stockage en épis avec traitement aux produits chimiques (procédés n° 10 et 12), les pertes de stockage passent de 1,2 à 0,7 et 0,3 % de la quantité emmagasinée, et enfin pour le stockage en grains en magasin fumigable (procédé n° 13), de 0,3 à 0,2 et 0,1 % de la quantité emmagasinée. Les chiffres de pertes indiqués pour les différents procédés sont à diviser par deux en cas de faible infestation (figure 5.13), tandis qu'ils sont deux fois plus élevés en cas de forte infestation (figure 5. 14).

Fig. 5.13: Pertes de stockage (en % de la quantité emmagasinée) des différents procédés, pour une forte infestation, une durée de stockage variable et des prélèvements de mais mensuels réguliers

Fig. 5.14: Pertes de stockage (en % de la quantité emmagasinée) des différents procédés, pour une faible infestation, une durée de stockage variable et des prélèvements de maïs mensuels réguliers

En ce qui concerne le stockage en épis sans traitement (procédés n° 1, n° 4 et n° 7), le calcul effectué à partir des paramètres de base révèle des pertes de stockage absolues de 22,4 kg (tableau 5 21) En cas de faible infestation, les pertes sont réduites de moitié, avec 11,2 kg, et doublent en cas de forte infestation, passant alors à 44,8 kg Les pertes les plus importantes sont, avec 345,6 kg, celles qui affectent la variante "forte infestation, quantité emmagasinée 1 200 kg, prélèvement à l'issue de la période de stockage, durée de stockage: 8 mois". En partant des mêmes paramètres, les pertes sont limitées à 17,3 kg pour le procédé n° 13.

Si l'on compare à présent la variante "avec prélèvements. à la variante "prélèvement à la fin de la période de stockage, on constate un accroissement de pertes relatif de 80 %. Pour 600 kg, cet accroissement de pertes relatif s'élève à 125 %, atteignant 140 % pour 1 200 kg. Ces augmentations de pertes sont également constatables au niveau des autres procédés, et cela quel que soit le degré d'infestation

Tabl. 5.21: Pertes quantitatives de stockage (en kg) des procédés de protection des stocks pour des paramètres de modèle variables

*) PPS = procédé de protection des stocks
**) Valeurs en caractères gras = paramètres de base

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