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1 Introduction et présentation du complexe traité

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Teretriosoma nigrescens est un coléoptère prédateur de la famille des escarbots (Histeridae). On le rencontre en Amérique centrale en association avec Prostephanus truncatus (Col.: Bostrichidae, vrillette), un ravageur dit maïs dont il est l'animal hôte. De toute évidence, le prédateur est dans cette région du monde en mesure de maintenir sous son contrôle les populations du ravageur, puisque aussi bien les dégâts et pertes causés par P. truncatus y étaient pratiquement négligeables.

Le grand capucin du mais (P. truncatus) a vraisemblablement été introduit en Afrique au début des années 80 dans des livraisons de produits alimentaires. En l'absence d'ennemis naturels, il a pu se développer en Afrique occidentale (Togo), de même qu'en Afrique orientale (Tanzanie), dans des conditions climatiques favorables devenant ainsi en peu de temps l'un des principaux ravageurs des épis de mats stockés et des racines de manioc séchées

A la suite des premières recherches concluantes effectuées au milieu des années 80, il avait été décidée dans le cadre de la lutte biologique contre P. truncatus, d'introduire son antagoniste naturel T. nigrescens en Afrique.

Bien que les arthropodes importés jusqu'ici pour lutter contre les ravageurs introduits par inadvertance n'aient pas. selon l'état actuel des connaissances eu d'effets défavorables sur l'équilibre écologique des divers pays d'accueil. il a cependant fallu, avant de passer au lâcher de T. nigrescens, procéder aussi bien au Togo. le pays d'accueil, qu'en Allemagne sous quarantaine a des recherches approfondies.

C'est ainsi que cette thèse avait pour principal objectif de déterminer si T. nigrescens, outre P. truncatus, était également en mesure de se nourrir d'autres espèces de coléoptères nuisibles aux denrées stockées et de se multiplier au sein de ces cultures, de manière à apporter aux pays concernes. et cela sur leur demande, la preuve que la propagation de T. nigrescens en Afrique ne présentait aucun danger.

La décimation éventuelle par T. nigrescens d'autres ravageurs des denrées stockées constituerait également un élément extrêmement positif. S'il devait toutefois s'avérer que ce coléoptère est relativement peu spécifique il serait susceptible de devenir un danger pour certains insectes utiles locaux.

De manière à s'assurer que T. nigrescens n'était pas lui-même un ravageur des denrées stockées et qu'il ne risquait pas de le devenir, on s'est penché sur l'importance du substrat végétal pour la nutrition et le développement de l'Histéridé.

Les recherches décrites dans la suite avaient en outre pour but de compléter les données concernant la biologie et l'écologie de T. nigrescens et d'approfondir ainsi les connaissances scientifiques générales en matière d'interaction prédateur-proie.

Complétées par les résultats obtenus par d'autres spécialistes, ces recherches devraient en principe déboucher sur une méthode de lutte fiable, à la fois biologique et intégrée, contre P. truncatus. Cette méthode contribuerait également à réduire l'utilisation des produits phytosanitaires chimiques dans les pays en développement, ce qui est à l'heure actuelle d'une nécessité urgente.

Le prédateur T. nigrescens a été tout d'abord introduit au Togo en janvier 1991 puis en mai 1992 au Kenya dans le cadre de la lutte biologique contre P. truncatus. Les premiers indices dont on dispose montrent déjà que l'implantation de l'insecte utile au Togo est une réussite. D'autres pays africains, dont le Bénin et le Malawi, sont également intéressés par l'introduction de T. nigrescens.


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