Formation d'une équipe interdisciplinaire
Pré-production
Production
Post-récolte
Commercialisation et distribution
En étudiant une filière agro-alimentaire, il est important d'identifier: (1) les inefficacités à l'intérieur de la filière; (2) les facteurs qui ajoutent des coûts au produit, et (3) des solutions rentables. Pour réussir, il faut faire un effort compréhensif et systématique.
Une filière idéale permet au produit de passer de la ferme au consommateur n'ayant subi que des pertes minimales de qualité ou de quantité avant d'arriver à sa destination finale, et de se vendre à un prix que le consommateur veut bien payer. Les pertes qui ont lieu dans la filière sont des indications de défauts dans le système. Dans bien des cas, le coût de réduire une perte - e.g. en ayant recours à des chambres froides ou un récipient amélioré - s'avoue supérieur à la valeur du produit économisé en recourant à l'innovation.
Le principe fondamental du présent manuel est que la capacité de diagnostiquer les problèmes et d'identifier leurs solutions existe au niveau du pays, que ce pays se trouve en Afrique, en Asie, en Amérique Latine, ou aux îles des Caraïbes.
Si la société veut améliorer l'efficacité des filières agro-alimentaires actuelles, il faut relever le niveau de connaissances, de technologie et/ou de ressources disponibles des participants dans la filière, et/ou réduire le niveau de risques dans le domaine de la production et de la commercialisation. Par exemple, l'amélioration des possibilités de commercialisation est susceptible d'encourager les producteurs à améliorer la qualité du produit en investissant davantage d'argent dans les intrants agricoles et les techniques culturales. Faciliter la disponibilité des ressources financières aux groupements d'agriculteurs afin de permettre l'achat des camions, des installations de stockage et du matériel nécessaire peut contribuer également à l'amélioration de l'efficacité des filières. La formation des producteurs et des intermédiaires en matière de techniques améliorées de gestion, de production, de manutention post-récolte, et de commercialisation sont des exemples de moyens pour développer le niveau de compétences.
Si l'on veut introduire des innovations dans une filière traditionnelle, toute tentative ayant des chances pour réussir exigera nécessairement un effort intégré de la part de ceux qui font fonctionner le système actuel (les agriculteurs, les banquiers et les camionneurs, entre autres) et de ceux qui ont intérêt à améliorer l'efficacité de la filière alimentaire globale (les spécialistes, les institutions d'appui, les politiciens et les autres responsables des décisions). Le développement de filières efficaces exige que les secteurs public et privé fassent un effort en commun.
Afin d'intégrer ce qui est pratique avec ce qui est technique, ou le secteur privé avec le secteur public, il faut comprendre à fond les filières actuelles aussi bien que leur fonctionnement. Il faut non seulement identifier ceux qui jouent un rôle particulier dans la filière, mais aussi comprendre le rôle que chacun y joue. En général, ces sortes d'informations ne sont pas facilement disponibles en un seul document, en une seule institution, ou dans la tête d'un seul individu; cependant, on peut les obtenir et les organiser en faisant un effort systématique.
Le but du reste du Chapitre 4 est de démontrer comment on peut rassembler et organiser les informations sur les filières agro-alimentaires spécifiques afin d'identifier leurs principaux éléments et participants, ainsi que leurs contraintes prioritaires, ce qui facilitera l'élaboration de solutions et de stratégies orientées vers l'amélioration des filières alimentaires dans les pays du tiers monde. Les solutions feront l'objet du Chapitre 5.
La description et l'analyse d'une filière alimentaire se basent sur des intrants fournis par des spécialistes de toutes les disciplines; les efforts unis de toute l'équipe sont essentiels. L'une des premières étapes dans l'élaboration d'une étude d'une filière est donc la formation d'une équipe interdisciplinaire. La composition exacte de cette équipe va varier selon le produit étudié, la disponibilité des ressources humaines et des institutions d'appui, et les résultats qu'on veut obtenir de l'étude. Cette équipe devrait comprendre les spécialistes ayant le maximum de compétences concernant les divers éléments de la filière en question - des individus du secteur privé aussi bien que du public, et surtout des agriculteurs, des intermédiaires, des transporteurs, des spécialistes de transformation agro-alimentaire et de stockage, des agents de vulgarisation, et des spécialistes de planification impliquées dans la prise des décisions.
S'il se peut que les solutions proposées nécessitent l'appui des institutions du secteur public, des représentants de ces institutions devraient faire partie de l'équipe interdisciplinaire. De cette manière, l'étude servira de stage de perfectionnement pour ces individus, et elle pourra encourager des décisions favorables au cours de son exécution.
L'équipe doit se composer du minimum possible de membres, à condition qu'il y en ait assez pour s'occuper de toutes les composantes importantes de la filière. Si le groupe est trop grand pour les membres puissent collaborer de façon efficace, il est possible de le diviser en deux équipes interdisciplinaires, ou même davantage, qui se recombineront de temps en temps pour échanger des informations et prendre des décisions.
Une autre stratégie qui a connu des succès est la subdivision du groupe par disciplines, de sorte que les planificateurs et les économistes concentrent leurs efforts sur la pré-production, que les entomologistes se groupent avec ceux qui s'orientent vers la production, que ceux qui s'occupent de la post-récolte travaillent ensemble, et que les spécialistes de l'économique rurale et de commercialisation collaborent dans le domaine de la commercialisation et distribution (Malaysian Agricultural Research and Development Institute, 1988). Chaque équipe travaille séparément, en se réunissant fréquemment avec les autres dans des séances plénières. Selon cette stratégie, chaque subdivision se compose de membres représentant des disciplines similaires; par conséquent, leurs analyses sont susceptibles d'être plus approfondies.
Tous les membres des équipes doivent se référer aux Composantes 01 à 26 du Chapitre 3, ainsi qu'aux questionnaires correspondants de l'Annexe 1. Les vingt-six composantes de la filière agro-alimentaire présentées dans la Figure 3.1 se divisent en quatre quadrants: pré-production, production, post-récolte, et commercialisation/distribution.
Les informations obtenues par l'équipe interdisciplinaire peuvent se présenter de manière descriptive ou quantitative - sous la forme de textes, de tableaux, de graphiques, de figures et de plans. Les informations suivantes sur la pré-production, la production, la manutention post-récolte et la commercialisation et la distribution présentent les mesures à prendre et les outils à utiliser par l'équipe interdisciplinaire au cours de l'évaluation de la filière. En de nombreux cas, on trouvera dans les Annexes 3 à 13 des exemples de comment présenter les informations de manière qu'elles se prêtent bien à l'analyse.
La plupart des composantes faisant partie de ce quadrant (Composantes 01 à 07, Figure 3.1) sont applicables à plus d'un produit, et elles sont de nature plus générale que celles des trois autres quadrants, qui ont tendance à être plus spécifiques.
Dans la description du stade de la pré-production, il est essentiel d'assurer que l'équipe interdisciplinaire comprenne des spécialistes représentant des unités de planification centrale des projets agricoles qui connaissent bien la structure des institutions et les services fournis par les secteurs public et privé. L'équipe devrait comprendre également des spécialistes de production qui s'y connaissent quant aux ressources naturelles, aux conditions environnementales et aux systèmes actuelles de production et de distribution des matériaux de semences.
L'une des premières analyses que doit effectuer l'équipe interdisciplinaire est celle qui concerne les institutions. Etant donné le grand nombre d'institutions publiques et privées qui sont impliquées dans des activités touchant au développement agricole, rien que la tache de les identifier, avec tous leurs éléments et toutes leurs fonctions, est très difficile lorsqu'on veut étudier un produit. Pour chaque institution du secteur public impliquée dans la production et la commercialisation du produit étudié, il faut remplir un questionnaire sur le modèle de celui qui se présente à l'Annexe 2-A.
Au cas des institutions privées, il faut prendre soin d'identifier les organisations de producteurs et les autres groupes d'appui qui influencent la production, la manutention post-récolte ou la commercialisation du produit étudié. On peut préparer des profils des organisations représentatives des producteurs, comportant des informations sur leur mileu socio-économique, la structure des organisations, les caractéristiques des membres, leurs expériences, leurs problèmes et leurs besoins (voir le format du questionnaire présenté à l'Annexe 2-B).
En utilisant un questionnaire semblable à celui qui se présente à l'Annexe 2-C, on peut collecter des informations sur les projets de développement et d'autres activités Sous l'égide du secteur privé ou d'autres organisations bilatérales, régionales, ou internationales qui sont impliquées dans le développement et qui ont un impact sur la filière.
Les informations rassemblées sont susceptibles d'être présentées sous la forme d'un tableau similaire aux exemples hypothétiques des Tableaux 4.1 et 4.2. On peut fournir des détails sur les institutions pertinents et leurs programmes, leurs projets, et leurs activités en y ajoutant des textes descriptifs.
Tableau 4.1: Principales institutions du secteur public participant à la planification, les recherches, la production, et la commercialisation du produit X au pays Z
MINISTERE |
DEPARTEMENT/UNITE |
RESPONSABILITES |
Ministère de Planification |
Unité centrale de planification |
Planification centrale: élaboration, suivi et évaluation des projets |
Ministère d'Agriculture |
Unité de planification agricole |
Planification, élaboration et suivi des projets. Fournit des services d'appui |
Bureau de recherches et développement agricoles |
Recherches sur les contraintes post-récolte et de production des fruits |
|
Département d'Agriculture |
Intrants agricoles, formation, supervision du crédit |
|
Ministère d'Éducation |
Universités |
Recherches de base sur les fruits et légumes |
Division de technologie alimentaire |
Recherches, transformation alimentaire, contrôle de qualité, post-récolte |
|
Organisme étatique |
Société de commercialisation |
Fournit des services: informations, conditionnement, appui technique |
Banque nationale de développement |
|
Fournit du crédit pour le développement agricole |
Tableau 4.2: Organisations, institutions et associations du secteur privé participant à la production et/ou à la commercialisation du produit X au pays Z
NOM |
FONCTIONS/SERVICES/RESPONSABILITES |
Association Nationale de Petits Producteurs |
Fournit des services: approvisionnement en intrants agricoles, crédit, Information sur le marché, transport/commercialisation des produits |
Association des Camionneurs |
Transport payant des produits agricoles |
Organisation pour le Développement Agricole |
Fournit des services aux producteurs: information, formation de gérants, appui technique en production agricole, commercialisation et élaboration de projets |
Association pour la Transformation Agro-Alimentaire |
Transformation de fruits: jus de fruits, agrumes en morceaux, pulpe de fruits frais congelée |
Fondation Nationale de Développement |
Gestion des programmes de crédit, formation en administration et comptabilité & appui technique |
Producteurs de Produits Agricoles |
Fournit des services de base de production et de commercialisation |
Les membres de l'équipe interdisciplinaire qui se spécialisent dans le domaine de la production doivent analyser les informations disponibles sur les zones de production actuelle et éventuelle en tenant compte des exigences environnementales du produit étudié. (Voir l'Annexe 10, à titre d'exemple.) Les besoins en infrastructure des zones de production doivent se comparer avec ce qui est déjà disponible. Toute contrainte sérieuse se rapportant au réseau routier, aux coûts de transport, ou d'autres devrait s'identifier.
L'équipe interdisciplinaire doit identifier, analyser et résumer les politiques les plans les programmes et les projets actuels qui ont un impact sur le produit en question. Les informations pertinentes sur les politiques, les plans et les projets peuvent se présenter telles qu'on les voit dans le Tableau 4.3, avec une description plus détaillée dans un document qu'on y ajoute qui comporte des objectifs et des stratégies. De même, les encouragements actuels dans le domaine financier et fiscal doivent s'identifier, se décrire, et s'accompagner d'une courte analyse de leur impact actuel ou prévu sur le produit spécifique.
Tableau 4.3: Politiques, plans, programmes et projets qui influencent un produit
DOMAINE INFLUENCE |
NATURE DE L'INFLUENCE |
Politiques de production |
Fournit des subventions des intrants agricoles |
Politiques de transformation agro-alimentaire |
Promotion de l'agro-industrie au niveau local au moyen du contrôle des importations et des prêts à intérêt réduit |
Crédit agricole |
Pas de politiques claires; accès difficile au crédit pour les producteurs moyens et petits |
Organisation des producteurs |
Les politiques gouvernementales ne favorisent pas ou ne fournissent pas d'appui à l'organisation des producteurs. Les lois concernant les coopératives sont périmés |
Politiques de commercialisation |
Des contrôles gouvernementaux du produit X. Distribution par l'état à travers des organismes gouvernementaux de commercialisation. |
Plan National |
Constatation claire que l'agriculture est de haute priorité |
Plan Agricole |
Produit X de haute priorité dans les stratégies de développement. |
Projets concernant le produit X |
200 hectares de terre à développer pour la production du produit X |
Cette analyse des aspects qui se rapportent à la pré-production devraient constituer une première indication de la rentabilité du développement et/ou de l'amélioration de la production. Si, par exemple, la seule zone de production possible nécessite l'accès fourni par une route dont la construction n'est pas prévue avant plusieurs années, il ne sera pas pratique de promouvoir l'augmentation de la production. De même, si la disponibilité des semences constitue une contrainte, il faudra mettre à plus tard l'initiation d'un programme de production. Si l'on constate des faiblesses du côté des institutions, des changements de politiques ou des activités visant le développement des institutions devront être entrepris au préalable. Si des obstacles insurmontables se dressent à ce stade-ci, il faudra peut-être s'arrêter et sélectionner un autre produit prioritaire. Si les conditions de la pré-production semblent favorables, l'équipe interdisciplinaire passera au stade de la production.
Tandis qu'il est vrai qu'il a bien des différences entre les techniques de production des fruits, des légumes, des racines alimentaires, et des céréales, et que chaque culture spécifique a ses propres caractéristiques et besoins particuliers, il est également vrai, en général, que presque toutes les cultures agricoles ont des besoins similaires. Par exemple, toutes les cultures nécessite la préparation de la terre même les champignons et les cultures hydroponiques. La plupart des cultures se mettent dans la terre sous la forme de semences ou de plants. Toutes ont besoin d'eau, d'engrais, et de protection contre les mauvaises herbes et les ravageurs. La plupart d'entre elles sont sujettes à la pollinisation, et toutes finissent par être récoltées. Ces éléments que les cultures ont en commun facilitent l'élaboration d'un modèle dont on peut se servir pour décrire le processus de production de n'importe quelle culture.
Le meilleur point de départ pour l'analyse de la système de production est l'identification des diverses étapes du processus de production. Pour la plupart des produits, cela implique des variations sur les étapes présentées à la Figure 4.1. A partir de ce modèle général, on peut ajouter et/ou soustraire des étapes jusqu'à ce que tous les stades importants du processus de production soient identifiés pour le produit étudié.
Figure 4.1: Etapes dans le processus de production de la plupart des cultures
La formation de l'équipe interdisciplinaire devrait tenir compte ces étapes fondamentales dans le processus de production, pour assurer qu'elle comporte des membres ayant l'expertise nécessaire pour mener à bien une analyse approfondie et complète. Pour chaque étape du processus de production, l'équipe doit identifier les différents types de participants et analyser l'impact positif ou négatif de chacun sur la quantité et la qualité du produit au stades pré-récolte et post-récolte. On peut lancer cette procédure en répondant aux six questions de base suivantes:
1. Qui est responsable de l'action?
2. Quelle action est effectuée?
3. Comment l'action est-elle effectuée?
4. Quand est-ce que l'action est effectuée?
5. Pourquoi s'effectue-t-elle de cette manière et non pas d'une autre manière?
6. Où est-ce que l'action est effectuée?
A la suite de la discussion et de l'analyse en séance plénière, l'équipe interdisciplinaire peut faire un résumé des réponses des questions énumérées ci-dessus et les présenter sous la forme d'un tableau, les étapes du processus de production figurant le long de l'axe vertical et les six questions le long du l'axe horizontal, tel qu'on les voit dans le Formulaire 4.1.
Formulaire 4.1: Résumé du processus de production du produit X au pays Z
ETAPES DU PROCESSUS DE PRODUCTION* |
QUI FAIT L'ACTION? |
QUELLE ACTION FAIT-ON? |
COMMENT LA FAIT-ON? |
QUAND LA FAIT-ON? |
POURQUOI LA FAIT-ON? |
OU LA FAIT-ON? |
Préparation de la terre |
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Acquisition des semences |
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Préparations pour le semis |
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Semis |
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Application des engrais |
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Irrigation |
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Lutte intégrée |
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Désherbage |
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Pollinisation |
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Taille et dressage |
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Eclaircissage |
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Récolte |
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* Les étapes devraient se modifier suivant les caractéristiques du produit étudié.
On peut se servir du Formulaire 4.1 pour créer un tableau qui résume avec concision les données disponibles, à l'exemple des données sur la carambole en Malaisie présentées à l'Annexe 3. Ce résumé doit se compléter par des détails supplémentaires présentés sous la forme de tableaux ou de textes. Les suppléments descriptifs pourraient comporter des informations sur les systèmes de culture les plus répandus, les méthodes de propagation des cultures, la gestion des pépinières et les standards en vigueur, la description des variétés cultivées et des semences, les types d'engrais appliqués, les techniques culturales, la lutte contre les ravageurs et les maladies et l'impact des facteurs pré-récolte sur les pertes post-récolte, entre autres.
La raison principale pour la description du système de production est l'identification des opérations à l'intérieur de la filière actuelle qui influencent de façon négative les rendements et/ou la qualité du produit, ou qui augmentent de façon superflue les coûts de production.
Bien que, normalement, on ne dispose pas de suffisamment de temps et de ressources pour quantifier l'impact réel des facteurs pré-récolte sur les pertes pré-récolte ou post-récolte, l'équipe interdisciplinaire (y compris les agriculteurs) peuvent faire une évaluation subjective de leur importance qui pourra être utile. Les résultats d'une telle évaluation doivent ensuite se résumer en suivant le format établi dans le Formulaire 4.2.
Formulaire 4.2: Importances des pertes du produit X au pays Z causées par des facteurs pré-récolte
ETAPES DANS LA FILIERE POST-RECOLTE+ |
PAS IMPORTANTES |
IMPORTANTES |
TRES IMPORTANTES |
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Quan.* |
Qual.* |
Quan.* |
Qual.* |
Quan.* |
Qual.* |
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Préparation de la terre |
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Acquisition des semences |
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Préparations pour le semis |
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Application des engrais |
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Irrigation |
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Lutte intégrée |
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Désherbage |
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Pollinisation |
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Taille et dressage |
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Eclaircissage |
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Récolte |
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* "Quan." = Quantité de pertes; "Qual." = Qualité de pertes.
+ Les étapes devraient se modifier suivant les caractéristiques du produit étudié.Note: Mettez un "X" dans la colonne qui convient à chaque étape. Lorsque "X" indique des pertes importantes ou très importantes, fournissez des détails par écrit. Lorsqu'il y a des informations fiables au sujet des quantités de pertes, remplacez "X" par un pourcentage.
Le Formulaire 4.2 présente un format qui indique l'importance des pertes (pré-récolte et post-récolte) causées par les facteurs pré-récolte. Par exemple, à cause des mauvaises techniques de dressage des arbres fruitiers à la pépinière ou dans la ferme, les fruits peuvent toucher par terre, ce qui entraîne la réduction de la qualité, et, par la suite, la limitation des possibilités de commercialisation. Des pertes occasionnées par les ravageurs ou les maladies peuvent avoir lieu avant la récolte. Les produits au point de la maturité peuvent être de mauvaise qualité pour de nombreuses raisons - à titre d'exemples, le manque d'engrais convenables, la mauvaise gestion de l'eau, ou la lutte inefficace contre les oiseaux ou d'autres ravageurs. Un exemple de l'application du Formulaire 4.2 à l'étude de cas de la carambole en Malaisie est présenté à l'Annexe 4.
Les spécialistes de la production, y compris les agriculteurs, peuvent décider tout simplement d'indiquer L'importance des pertes en mettant un X dans la colonne respective du Formulaire 4.2, ou, s'ils ont suffisamment d'informations, ils peuvent estimer les pourcentages de pertes à des points spécifiques dans la filière.
On devrait demander à l'équipe interdisciplinaire (y compris les agriculteurs) de prendre en considération la question suivante: Étant donné l'état actuel des connaissances, est-ce que les facteurs pré-récolte qui causent des pertes pré ou post-récolte sont susceptibles d'être réduits en termes technologiques et/ou économiques? En utilisant les catégories d'importance des pertes identifiées comme "importante", ou "très importante" dans le Formulaire 4.2, les experts devraient discuter en séance plénière chacune des causes des pertes pré- et/ou post-récolte et décider si les causes peuvent se contrôler ou s'éliminer en termes technologiques et/ou économiques. Ils pourront résumer leurs réponses en se servant d'un format similaire à celui du Formulaire 4.3.
Formulaire 4.3: Possibilités de la réduction des facteurs pré-récolte causant des pertes pré-récolte ou post-récolte
ETAPES DU PROCESSUS DE PRODUCTION* |
REDUCTIBLES EN TERMES TECHNOLOGIQUES? |
REDUCTIBLES EN TERMES ECONOMIQUES? |
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Oui |
Non |
Oui |
Non |
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Préparation de la terre |
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Acquisition des semences |
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Préparation pour le semis |
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Semis |
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Application des engrais |
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Irrigation |
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Lutte intégrée |
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Désherbage |
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Pollinisation |
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Taille et dressage |
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Eclaircissage |
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Récolte |
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* Les étapes devraient se modifier suivant les caractéristiques du produit étudié.
Grâce à l'identification par les experts des facteurs pré-récolte qui peuvent influencer sensiblement les pertes pré- ou post-récolte et qui sont susceptibles de modification, ceux qui sont responsables de prendre les décisions disposeront d'informations nécessaires pour l'allocation de ressources peu abondantes. Par exemple, ils peuvent décider rendre disponibles des ressources pour l'élimination ou la réduction de la contrainte signalée, e.g., l'amélioration des semences au moyen de la construction des pépinières et de la formation des gérants des pépinières. Par contre, si des solutions ne sont pas disponibles immédiatement, ils peuvent décider d'affecter des ressources additionnelles aux recherches vouées à l'identification des solutions, e.g., la sélection de variétés à cultiver qui seront plus tolérantes des ravageurs ou des maladies spécifiques.
Une fois que le système de production aura été décrit et analyse, y compris tous ses participants et ses problèmes, l'équipe interdisciplinaire passera à la manutention du produit au stade post-récolte.
On n'a pas encore développée de technologie qui puisse arrêter complètement la détérioration des aliments, ni frais ni transformés. Par conséquent, une fois que le produit arrive au stade post-récolte, un procédé de détérioration progressive est intitié, et le succès éventuel de la distribution du produit dépend en grande partie de la capacité et de l'efficacité du système de commercialisation et des méthodes employées pour ralentir les procédés de détérioration.
Dans le cas des produits alimentaires à l'état frais, la plupart des réactions chimiques sont réglées par l'action catalytique des enzymes. L'activité des enzymes, son tour, est réglée en partie par la température, et elle tend à s'accroître de deux quatre fois chaque fois que la température s'augmente de 10 degrés C dans le milieu où la réaction a lieu. Pour cette raison, on considère que la température est le facteur déterminant le plus important dans la détérioration des produits alimentaires et la durée de vie post-récolte qui en résulte.
Le deuxième facteur en ordre d'importance, surtout sous les tropiques, est l'humidité relative. Tandis que l'humidité élevée favorise le développement des champignons, des moisissures et des bactéries, l'humidité peu élevée, surtout accompagnée de températures élevées, est susceptible de deshydrater des produits tels que les fruits, les légumes, les tubercules, les racines alimentaires, et les viandes, et d'influencer ainsi le poids, la qualité et l'apparence. Tandis que le processus de détérioration est relativement lent lorsqu'il s'agit des céréales, la durée de vie post-récolte de produits tels que les légumes feuillus peut se mesurer en quelques heures.
Au cours du stade précédent - celui de la production - le produit s'attachait toujours à la plante mère, et tous les efforts pour maintenir la productivité et la qualité avaient lieu dans les champs du producteur. Au stade post-récolte, le produit passe d'un point à un autre dans la filière où les conditions, l'environnement et les opérations varient beaucoup. En décrivant le processus post-récolte, l'objectif est l'identification et la description de chaque point où des êtres humains, des machines, des outils ou d'autres matériaux physiques entrent en contact avec le produit de manière à influencer la quantité, la qualité ou l'apparence.
Par exemple, les mauvaises techniques de récolte ou de mise en caisses peuvent endommager la peau du produit de sorte qu'il soit plus susceptible de dégâts pathologiques à un stade plus avancé. Des dégâts mécaniques peuvent se produire au cours de la récolte des racines alimentaires. Les vibrations au cours du transport peuvent endommager les produits qui ne sont pas assez bien emballés. Le poids du produit peut écraser les récipients insuffisamment résistants. Par mégarde, on peut laisser les produits exposés au soleil direct ou stockés sous des mauvaises conditions de température ou d'humidité relative.
Le désir compulsif de l'être humain à la recherche du gain économique ou du plaisir social est susceptible d'influencer certains participants à la filière de faire des décisions qui auront un impact négatif sur la qualité du produit à un stade plus avancé - e.g., le frelatage des produits par les agriculteurs, ou la falsification des poids en ajoutant de la terre ou des pierres; des individus affectés par le conseil de commercialisation qui ne se donnent pas la peine de mettre des produits périssables à l'abri du soleil pendant un match de football ou de cricket. Au fur et à mesure que le nombre de participants et d'étapes augmentent dans la filière post-récolte, les risques d'endommagement du produit augmentent également.
Au cours du passage d'un produit donné depuis le moment de la récolte jusqu'à sa destination finale, de nombreux procédés et fonctions ayant un impact sur le produit sont effectués. Afin de faciliter l'étude du processus post-récolte, on a divisé ces actions en cinq catégories:
OPERATION: Les procédés subis par un produit afin de le préparer pour une étape suivante - e.g., l'action de récolter un produit, la taille, le lavage, le cirage, et l'emballage du produit, entre autres.TRANSPORT: Le transport a lieu lorsqu'un produit passe d'un point à un autre, sauf quand ce mouvement fait partie d'une "Opération" ou quand il est occasionné par un participant au site d'une "Opération" ou d'une "Inspection".
INSPECTION ou CLASSEMENT: Ce procédé a lieu quand on examine les produits afin d'en vérifier la qualité, la quantité ou d'autres caractéristiques. Il comprend le processus de regroupement des produits en différentes catégories ou classes.
RETARDS (ATTENTE): Ce qui se passe quand les conditions ne permettent pas ou n'exigent pas l'exécution immédiate d'une étape prévue par la suite. Lorsque le retard est exprès, l'action est qualifiée d'une "Opération".
STOCKAGE: Ce qui se passe quand un produit se met de propos délibéré dans un lieu spécifique afin de le protéger contre des conditions défavorables ou de le garder jusqu'au moment de la commercialisation.
En décrivant le système post-récolte, l'équipe interdisciplinaire doit identifier toutes les étapes importantes où le produit subit un traitement particulier en élaborant une matrice similaire à celle qui figure dans le Formulaire 4.4. Au fur et à mesure que chaque étape s'identifie, il faut la qualifier d'Opération (O), de Transport (T), d'Inspection. (I), de Retard (R), ou de Stockage (S). Le mouvement du produit peut se représenter alors sous forme schématique en reliant les symboles dans les colonnes du Formulaire 4.4 par une ligne qui va d'étape en étape.
C'est à ce moment-ci que l'équipe interdisciplinaire devrait évaluer l'expérience et les compétences de ses membres afin de s'assurer qu'elle dispose de toute l'expertise nécessaire pour évaluer toutes les étapes identifiées. S'il y a des lacunes, il faut ajouter de nouveaux membres à l'équipe.
L'étape suivante de la description du système post-récolte est la génération d'informations supplémentaires pour remplir les colonnes vides du Formulaire 4.4, en indiquant la température ambiante et l'humidité relative à chaque étape, ainsi que la distance parcourue et le temps nécessaire pour effectuer l'action. On peut mettre toute autre information pertinente dans la colonne réservée aux observations. Des exemples de l'emploi du Formulaire 4.4 se présentent à l'Annexe 5-A, où l'on trouve l'organigramme de la carambole en Malaisie, et à l'Annexe 5-B, où il s'agit de L'organigramme de la tomate de table en République Dominicaine.
Les informations dans ces tableaux peuvent se présenter sous forme schématique, telle qu'on les voit à l'Annexe 6-A. Si l'on veut les présenter sous une forme plus expressive, le format qu'on voit à l'Annexe 6-B pourra s'utiliser.
Formulaire 4.4: Organigramme des étapes composant une filière post-récolte
ETAPES DANS LA FILIERE POST-RECOLTE* |
SYMBOLES |
INFORMATIONS SUPPLEMENTAIRES |
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O |
T |
I |
R |
S |
Temp. |
Hum. Rel. |
Dist. |
Temps |
Observations |
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Récolte |
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Transport |
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Collecte |
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Emballage |
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Chargement |
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Transport |
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Déchargement |
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Attente |
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Empilage |
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Stockage |
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Chargement |
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Transport |
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Déchargement |
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Vente en gros |
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Chargement |
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Transport |
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Déchargement |
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Vente en détail |
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O = Opération; T = Transport; I = Inspection; R = Retard; S = Stockage
* Note: Les étapes devraient se modifier suivant les caractéristiques du produit étudié.
Une fois que les actions/points les plus importants par lesquels passe un produit donné auront été identifiés, l'étape suivante est l'identification des différents participants qui effectuent les diverses actions. Afin de faciliter cet exercice, un format tel que celui du Formulaire 4.5, qui ressemble au Formulaire 4.1 Utilisé pour décrire les étapes du processus de production, peut s'employer pour la description du processus post-récolte.
Dans le Formulaire 4.5, chaque étape du processus post-récolte pour un produit donné se présente dans la première colonne verticale. Il faut écrire les réponses des six questions qu'on trouve le long de l'axe horizontal dans les cases qui y correspondent. Un exemple du tableau dûment rempli, basé sur une étude de la carambole en Malaisie se trouve à l'Annexe 7. Puisque les informations présentées sous la forme d'un tableau ne représentent qu'un résumé, il faut les appuyer au moyen d'informations plus détaillées qui décrivent chaque étape du processus post-récolte, ainsi que les participants impliqués, le matériel et les matériaux utilisés, et les actions effectuées.
Les informations rassemblées par les spécialistes qui composent l'équipe interdisciplinaire identifieront les principaux facteurs de causalité qui contribuent aux pertes post-récolte. Elles devraient permettre également l'identification des opérations ayant peu d'impact sur les pertes. Au cours des séances plénières, les spécialistes doivent se mettre d'accord sur le niveau d'importance des pertes post-récolte à des points distincts dans la filière. C'est-à-dire que les spécialistes doivent se fier à leurs impressions subjectives et instinctives en décidant si les pertes post-récolte sont hautes, moyennes ou basses à chaque point de la filière. On peut les résumer en se servant d'un format tel que celui du Formulaire 4.6.
Au cours de l'analyse, les spécialistes doivent tenir compte du fait que:
1. Un pourcentage peu élevé de pertes peut avoir des conséquences considérables si le volume total du produit est important ou si les coûts de réduire les pertes sont bas, et2. Des pertes qui sont considérées peu importantes à certains niveaux socio-économiques sont susceptibles d'être considérées très importantes à d'autres.
A partir des informations présentés dans les tableaux précédents, des interviews auprès des producteurs et des intermédiaires, des compétences et de l'expérience des spécialistes post-récolte, et d'autres sources descriptives d'informations, on peut faire des présentations schématiques qui résumeront toute la gamme des pertes post-récolte aux divers points de la filière. Deux méthodes alternatives se trouvent dans les Figures 4.2 et 4.3. Tandis que la Figure 4.2 présente les éléments de la filière post-récolte en indiquant l'importance des pertes, la Figure 4.3 s'efforce de spécifier le niveau de pertes à des points clef.
Formulaire 4.5: Identification des participants et de leurs actions respectives dans la filière post-récolte du produit X au pays Z
ETAPES DU PROCESSUS DE PRODUCTION* |
QUI FAIT L'ACTION? |
QUELLE ACTION FAIT-ON? |
COMMENT LA FAIT-ON? |
QUAND LA FAIT-ON? |
POURQUOI LA FAIT-ON? |
OU LA FAIT-ON? |
Récolte |
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Transport |
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Collecte |
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Emballage |
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Chargement |
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Transport |
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Déchargement |
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Attente |
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Empilage |
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Stockage |
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Chargement |
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Transport |
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Déchargement |
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Vente en gros |
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Chargement |
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Transport |
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Déchargement |
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Vente en détail |
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* Note: Les étapes devraient se modifier suivant les caractéristiques du produit étudié.
Formulaire 4.6: Impact des opérations post-récolte sur l'importance des pertes post-récolte du produit X au pays Z
ETAPES DANS LA FILIERE POST-RECOLTE+ |
PAS IMPORTANTES |
IMPORTANTES |
TRES IMPORTANTES | |||
Récolte |
Quan.* |
Qual.* |
Quan.* |
Qual.* |
Quan.* |
Qual.* |
Transport |
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Collecte |
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Emballage |
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Chargement |
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Transport |
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Déchargement |
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Attente |
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Empilage |
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Stockage |
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Chargement |
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Transport |
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Déchargement |
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Vente en gros |
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Chargement |
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Transport |
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Déchargement |
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Vente en détail |
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* "Quan." = Quantité de pertes; "Qual." = Qualité de pertes.
+ Les étapes devraient se modifier suivant les caractéristiques du produit étudié.Note: Mettez un "X" dans la colonne qui convient à chaque étape de la filière. Lorsque "X" indique des pertes importantes ou très importantes fournissez des détails par écrit. Lorsqu'il y a des informations fiables au sujet des quantités de pertes, remplacez "X" par un pourcentage.
Figure 4.2: Niveaux estimés de pertes pré- et post-récolte du riz en République Dominicaine, 1982
Source: La Gra, Martinez et Martinez, 1982, p. 50.
Source: Institut Malaisien de Recherche et: Développement Agricoles, 1988, p. 47.
Tout comme ils ont fait en analysant le système de production, l'équipe interdisciplinaire peut poser la question: Etant donné l'état actuel des connaissances, est-ce que les facteurs post-récolte qui causent des pertes post-récolte sont susceptibles d'être réduits en termes technologiques et/ou économiques? Après avoir été discutées par les spécialistes, les producteurs, les intermédiaires et d'autres participants pertinents, les réponses peuvent se résumer sous la forme d'un tableau semblable à celui du Formulaire 4.7.
L'identification des points où l'on considère que les pertes post-récolte sont les plus importantes facilitera la prise des décisions. Si l'équipe interdisciplinaire est d'avis que les pertes sont susceptibles de réduction en termes technologiques aussi bien qu'économiques, alors ils pourront suggérer des innovations et des modifications de la filière, ce qui peut comprendre des actions ou des idées pour des projets qui nécessiteront des investissements dans des domaines tels que l'infrastructure, le matériel, les outils, les matériaux, la formation, ou des recommandations visant des politiques qui influencent la filière post-récolte.
Si l'on considère que les pertes ne peuvent pas être réduites en termes technologiques ou économiques, peut-être qu'on fera des recommandations au sujet de projets de recherches spécifiques afin de vérifier les niveaux bas de pertes à divers points dans la filière, des expériences dans le domaine des méthodes alternatives d'emballage, de transport et de stockage, des expéditions expérimentales, ou d'autres.
Il faut tenir compte de la commercialisation pendant la période de planification de la production et au cours de toutes les activités commerciales associées au mouvement des produits et des services depuis la production jusqu'à la consommation. En Un sens, il faut que le concept du marché soit présent à l'esprit de l'agriculteur quand il prend des décisions sur les cultures qu'il va planter, le moment où il va semer, le choix et le nombre d'intrants qu'il doit appliquer, la quantité et les sources de la main-d'oeuvre dont il va se servir, et le moment où il doit récolter, ainsi que le moment où il va vendre et à qui. L'intermédiaire pense au marché au moment de décider quels produits il va acheter, en quelles quantités, de quelle qualité, et à quel prix; comment et quand doit-on sélectionner, transporter, stocker, conditionner et vendre les produits. La commercialisation est la force unificatrice de toutes ces différentes décisions.
Les pays en voie de développement tiennent à gagner encore des devises étrangères. Normalement, ils essaient de le faire soit en augmentant la production nationale des importations, soit en augmentant les exportations des produits traditionnels ou non-traditionnels. La plupart des pays essaient de faire tous les deux.
La commercialisation efficace, que ce soit au niveau local, régional ou extra-régional, implique la capacité de fournir de façon régulière à un marché donné une quantité minimale d'un produit d'une qualité convenue à un prix concurrentiel. En analysant le système de distribution commerciale, il faut obtenir des informations qui permettront de bien comprendre le système et son potentiel de développement.
Formulaire 4.7: Possibilités de la réduction des pertes post-récolte en termes technologiques et économiques
ETAPES DANS LA FILIERE POST-RECOLTE+
|
REDUCTIBLES EN TERMES TECHNOLOGIQUES? |
REDUCTIBLES EN TERMES ECONOMIQUES? |
||
Oui |
Non |
Oui |
Non |
|
Récolte |
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|
Transport |
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|
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Collecte |
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Emballage |
|
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Chargement |
|
|
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Transport |
|
|
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Déchargement |
|
|
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Attente |
|
|
|
|
Empilage |
|
|
|
|
Stockage |
|
|
|
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Chargement |
|
|
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|
Transport |
|
|
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Déchargement |
|
|
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Vente en gros |
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Chargement |
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Transport |
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Déchargement |
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Vente en détail |
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* Note: Les étapes devraient se modifier suivant les caractéristiques du produit étudié.
La composition de l'équipe interdisciplinaire doit comprendre des individus qui s'y connaissent pour ce qui concerne les institutions commerciales, le transport, la transformation agro-alimentaire, et l'exportation, aussi bien que la commercialisation à l'intérieur du pays. Telles qu'on les voit dans le dernier quadrant de la Figure 3.1, les composantes qui s'occupent de la commercialisation, de la distribution et de la transformation agro-alimentaire devraient s'identifier, se décrire et s'analyser.
Il faut mettre l'accent sur la collecte d'informations concernant:
· les participants à la filière de commercialisation;
· les débouchés commerciaux;
· les prix, les coûts de commercialisation et la rentabilité;
· la disponibilité et l'accès au financement;
· les institutions d'appui et la qualité des services fournis;
· les capacités de transformation agro-alimentaire;
· la disponibilité du transport;
· l'infrastructure de commercialisation disponible; et
· les possibilités de maintenir l'offre sur les marchés intérieurs et étrangers.
L'équipe devrait déterminer les débouchés commerciaux du produit étudié en passant en revue la littérature au sujet du produit et en interviewant des individus impliqués directement dans la commercialisation. Les informations obtenues peuvent se résumer sous forme schématique suivant le modèle de la Figure 2.1-C.
Ce genre de présentation schématique fournit trois sortes d'information:
1. Les types de commerçants ou intermédiaires impliqués dans la commercialisation d'un produit spécifique;2. Les filières alternatives suivies par le produit depuis la ferme jusqu'au consommateur; et
3. Le pourcentage estimé de la totalité du produit passant par chaque point de la filière.
Le Formulaire 4.5 du quadrant post-récolte facilitera l'identification des divers types de participants impliqués dans le processus post-récolte, y compris les divers intermédiaires commerciaux. Des informations spécifiques sur les filières suivies et le pourcentage de la totalité du produit passant par chaque point devrait être déterminé ou estimé en passant en revue la littérature et les statistiques de production et de commercialisation au niveau national, ainsi qu'au moyen d'interviews menés avec des personnes compétentes. Pour chaque participant, il est possible de rassembler des informations détaillées en utilisant des questionnaires similaires à ceux des Composantes 21 à 26 de l'Annexe 1.
Basé sur les statistiques disponibles, un tableau devrait se préparer qui indique la consommation apparente par personne du produit spécifique. Il faudra y apporter des informations sur la production nationale et les importations/exportations. Le tableau devrait également fournir une indication des quantités du produit vouées aux semences et à l'alimentation du bétail, ainsi qu'une estimation des pertes post-récolte. Les données devraient comprendre une période de dix ans, si possible.
Le Tableau 4.4, basé sur des données provenant d'une étude des oignons menée en République Dominicaine fournit un exemple de comment déterminer la consommation apparente. Dans ce cas-ci, la deuxième colonne indique la totalité de la production annuelle nationale. A partir de ce chiffre, on soustrait la quantité vouée à la consommation non-humaine (semences, consommation animale, et pertes post-récolte). Au chiffre qui en résulte, on ajoute les importations, et on soustrait les exportations, ce qui donne la consommation apparente nationale. En convertissant les résultats en livres ou en kilogrammes, et en divisant par la population nationale, on obtient la consommation apparente par personne/par année en livres ou en kilogrammes.
Une étude du marché devrait fournir une indication des principaux coûts de commercialisation et des bénéfices respectifs reçus par le producteur et chaque catégorie d'intermédiaire. Il faut s'efforcer d'identifier des études de cas dans la littérature qui indiquent les marges de commercialisation du produit en question. Si de telles informations ne sont pas disponibles, et les ressources le permettent, on peut mener des études de cas afin de se procurer au moins une impression générale des coûts de commercialisation et des marges. Des études de cas peuvent être menées en faisant des interviews et en observant les différents intermédiaires de la filière commerciale pendant la même période. Quelques interviews de la sorte sont susceptibles de fournir des indications approximatives des marges respectives.
Un exemple hypothétique de la présentation des prix de marché et des coûts et des marges de commercialisation se trouve à l'Annexe 8-A, et sous forme schématique à l'Annexe 8-B.
Tableau 4.4: Consommation apparente de l'oignon en République Dominicaine, 1960-1977
ANNEE |
PRODUCTION NATIONALE |
SEMENCES ET PERTES |
IMPORTATIONS |
EXPORTATIONS |
CONSOM. APP |
POPULATION |
CONSOM. APP./PER S |
Quint (000) |
Quint (000) |
Quint (000) |
Quint (000) |
Quint (000) |
(000) |
livres par année |
|
1960 |
241.2 |
36.2 |
21.9 |
- |
226.9 |
3038.1 |
7.4 |
1961 |
284.5 |
42.7 |
16.7 |
- |
258.5 |
3127.6 |
8.3 |
1962 |
293.3 |
44.0 |
33.3 |
0.03 |
282.5 |
3219.8 |
8.8 |
1963 |
317.5 |
17.6 |
52.2 |
0.01 |
352.9 |
3314.6 |
10.6 |
1964 |
360.5 |
54.1 |
7.7 |
- |
314.1 |
3412.3 |
9.2 |
1965 |
140.0 |
21.0 |
34.8 |
- |
153.8 |
3512.9 |
4.4 |
1966 |
170.0 |
25.5 |
49.9 |
0.05 |
194.3 |
3616.4 |
5.4 |
1967 |
150.0 |
22.5 |
2.9 |
0.19 |
130.2 |
3723.0 |
3.5 |
1968 |
120.0 |
18.0 |
4.1 |
0.66 |
105.4 |
3832.7 |
2.8 |
1969 |
198.5 |
29.8 |
26.8 |
4.88 |
190.6 |
3945.7 |
4.8 |
1970 |
220.5 |
33.1 |
1.5 |
2.18 |
186.7 |
4061.9 |
4.6 |
1971 |
220.5 |
33.1 |
- |
0.10 |
187.3 |
4181.6 |
4.5 |
1972 |
242.6 |
36.4 |
- |
0.14 |
206.0 |
4304.9 |
4.8 |
1973 |
264.6 |
39.7 |
9.0 |
5.14 |
228.8 |
4431.7 |
5.2 |
1974 |
224.0 |
33.6 |
3.8 |
0.70 |
193.5 |
4562.3 |
4.2 |
1975 |
189.9 |
28.5 |
- |
7.65 |
153.8 |
4696.8 |
3.2 |
1976 |
157.8 |
23.7 |
- |
3.16 |
131.9 |
4835.2 |
2.7 |
1977* |
|
|
|
|
|
|
|
* Estimations; "Quint" = Quintaux = 100 livresSource: Secretaria de Estado de Agricultura, 1977, p. 167.
Souvent les pertes post-récolte subissent des fluctuations selon la disponibilité des produits au marché. Au fur et à mesure que le produit devient de plus en plus disponible, les prix baissent, les consommateurs deviennent plus pointilleux, et on donne à manger de plus en plus du produit au bétail, ou on le jette. Puisque l'une des meilleures indications du volume de produits sur le marché est le prix du produit, quand on présente les prix de gros ou de détail en moyenne par mois sous forme de tableaux et de schématiques, il est plus facile de visualiser ce qui se passe au marché. Normalement, les périodes de prix réduits indiquent une offre plus importante, tandis que les périodes de prix élevés ont tendance à indiquer un manque du produit au marché.
Le Tableau 4.5 présente l'exemple des prix de gros mensuels en moyenne des patates douces à Santo Domingo, en République Dominicaine pendant une période de dix ans. Pour chaque année, on a calculé les moyennes mensuelles et les coefficients de variation. Pour chaque mois de la période de dix ans, on a calculé un indice saisonnier. Les indices saisonniers présentés sous forme schématique fournissent un indice saisonnier des prix de gros, tel qu'on voit à la Figure 4.4; basé sur les moyennes des prix pendant une période de dix ans, il indique les mois où les prix sont susceptibles d'être les plus bas (offre maximale) et ceux où ils sont les plus hauts (offre minimale).
Le degré auquel la quantité d'un produit offert ou demandé est influencé par les changements de prix s'appelle l'élasticité. La plupart des produits agricoles ont une demande relativement inélastique et l'élasticité du prix de demande est d'ordinaire négative, i.e., inférieure à un. Cela veut dire que, dans le cas d'un changement de prix d'un certain pourcentage, le pourcentage de changement de la demande sera plus petite et dans le sens inverse. Par conséquent, si le prix diminue de 10%, la demande s'augmentera de moins de 10%. Si le prix augmente de 10%, la demande diminuera de moins de 10%.
L'élasticité du prix de demande s'avère utile dans la détermination de comment les consommateurs seront portés à réagir sous des situations données par rapport aux prix. Si l'élasticité des prix est disponible, il faudrait s'en servir pour les prévisions de la demande du produit étudié.
Au cours de l'analyse de la demande, intérieure ou à l'étranger, il faut identifier et décrire les caractéristiques de la demande de consommation afin de s'en servir pour déterminer le vrai potentiel d'un marché particulier aussi bien que la capacité nationale de fournir une offre suffisante à ce marché. Pour tout produit, il faut connaître les préférences du consommateur visé dans des domaines tels que la taille, la couleur, le poids, le goût, la texture, et le degré de maturité du produit, ainsi que ses préférences à l'égard du paquet. De plus, il importe d'identifier des contraintes éventuelles, telles que les ravageurs, les maladies, les résidus d'insecticides, et d'autres facteurs qui sont susceptibles d'influencer les possibilités de commercialisation.
Le Formulaire 4.8 suggère une technique pour faire le résumé de telles informations. L'Annexe 9 fournit un exemple de l'application de cette méthode à quatre marchés d'exportation pour la carambole malaisienne.
Tableau 4.5: Prix de gros mensuels en moyenne des patates douces à Santo Domingo en République Dominicaine, avec des indices saisonniers de prix ($RD/100 livres)
Mois |
1968 |
1969 |
1970 |
1971 |
1972 |
1973 |
1974 |
1975 |
1976 |
1977 |
Indice Saisonnier |
janvier |
3.64 |
2.44 |
2.90 |
2.52 |
4.02 |
2.60 |
7.67 |
6.57 |
9.87 |
6.32 |
107 |
février |
3.70 |
2.34 |
2.85 |
2.92 |
3.71 |
2.43 |
5.82 |
5.12 |
6.44 |
5.00 |
98 |
mars |
3.03 |
2.27 |
3.07 |
2.79 |
3.54 |
2.69 |
4.02 |
3.91 |
4.72 |
6.24 |
84 |
avril |
2.62 |
2.22 |
2.92 |
2.99 |
3.31 |
2.66 |
3.13 |
4.31 |
3.68 |
9.89 |
84 |
mai |
3.80 |
2.14 |
3.34 |
2.85 |
3.56 |
5.91 |
3.59 |
7.60 |
3.37 |
11.90 |
91 |
juin |
4.81 |
1.77 |
3.95 |
2.80 |
3.09 |
4.32 |
3.26 |
6.19 |
3.39 |
|
97 |
juillet |
4.26 |
1.85 |
3.65 |
2.32 |
2.56 |
5.47 |
2.88 |
9.37 |
3.32 |
|
72 |
août |
5.31 |
1.93 |
3.71 |
2.58 |
2.93 |
6.21 |
3.25 |
11.22 |
3.88 |
|
74 |
septembre |
5.30 |
3.18 |
5.00 |
3.39 |
2.57 |
9.41 |
5.22 |
11.75 |
5.93 |
|
120 |
octobre |
3.19 |
3.74 |
4.61 |
3.27 |
3.02 |
7.75 |
5.82 |
10.32 |
8.04 |
|
139 |
novembre |
2.55 |
3.30 |
3.02 |
3.07 |
2.62 |
6.47 |
6.50 |
9.81 |
6.67 |
|
113 |
décembre |
2.41 |
3.32 |
2.82 |
2.51 |
2.67 |
6.66 |
6.24 |
10.02 |
7.41 |
|
120 |
Moyenne |
3.72 |
2.54 |
3.48 |
2.90 |
3.13 |
4.99 |
4.78 |
8.18 |
5.56 |
|
|
Source: Secretaria de Estado de Agricultura, 1977, p. 138.
Figure 4.4: Indice saisonnier des prix en gros de la patate douce à Santo Domingo, en République Dominicaine, 1968-1977
Source: Secretaria de Estado de Agricultura y el Instituto Interamericano de Cooperación para la Agricultura, 1977, p. 137.
Formulaire 4.8: Caractéristiques de la demande du produit X au pays Z
CARACTERISTIQUES DE LA DEMANDE* |
INFORMATIONS SUR LES MARCHES ANTICIPES |
|
Intérieurs |
Extérieurs |
|
Variété préférée: |
|
|
Taille préférée: |
|
|
Couleur préférée: |
|
|
Goût préféré: |
|
|
Texture préférée: |
|
|
Degré de maturité préféré: |
|
|
Type de paquet préféré: |
|
|
Nombre d'unités par paquet: |
|
|
Poids préféré du paquet: |
|
|
D'autres préférences: |
|
|
Contraintes: |
|
|
Problèmes de ravageurs: |
|
|
Problèmes de maladies: |
|
|
Résidus d'insecticides: |
|
|
Règlements de quarantaine: |
|
|
D'autres contraintes: |
|
|
* Note: Cette liste devrait se modifier selon les informations disponibles et les besoins d'informations au sujet du produit étudié