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Les produits frais vendus sur les marchés ou directement aux usagers ou aux grossistes doivent faire l'objet d'un tri et d'un emballage plus ou moins élaborés. Le plus souvent, la préparation des produits en vue de la vente sur les marchés s'effectue dans un atelier d'emballage, qui pourra aller de la simple case à toit de chaume située sur l'exploitation jusqu'à la chaîne régionale d'emballage automatisée qui assurera le conditionnement d'importantes quantités d'un seul produit, les agrumes ou les pommes par exemple.
Simple ou complexe, l'atelier d'emballage assure sous abri l'assemblage, le triage, le calibrage et l'emballage du produit, en bon ordre et avec un minimum de retard et de gaspillage.
La taille et la conception de l'atelier d'emballage, ainsi que le matériel et les installations dont il disposera, dépendront de la nature et du volume du produit, des exigences du marché, des infrastructures locales, de sa durée d'existence prévue et de son coût estimatif. Au stade de la planification, les facteurs à prendre en considération sont les suivants:
- opérations à exécuter;
- repérage d'un site approprié;
- conception des bâtiments et matériaux de construction disponibles;
- équipement à utiliser;
- gestion.
Selon le ou les produits à manutentionner et le marché à desservir, tout ou partie des opérations suivantes seront assurées:
- réception: déchargement, vérification, enregistrement;
- tri;
- traitements spéciaux, le cas échéant (nettoyage ou lavage, pulvérisation d'antifongique, sélection, calibrage);
- emballage;
- traitements après emballage, le cas échéant (fumigation, retroidissement, stockage);
- groupage et expédition.
Ce qu'il faut éviter à tout prix, c'est le spectacle qu'offrent trop fréquemment ces locaux minuscules où l'on voit, sur un sol recouvert de détritus végétaux, des employés recevoir le produit, le trier, le nettoyer, le plonger dans les antifongiques, l'emballer et l'empiler pour expédition (voir encart couleurs, photo 6).
Lorsque plusieurs producteurs alimentent le même atelier d'emballage, chaque expédition doit:
- être étiquetée pour en identifier l'origine et la date d'arrivée;
- faire l'objet d'une vérification en quantité ou en poids;
- être échantillonnée pour vérification de la qualité, le cas échéant;
- faire l'objet d'un accusé de réception à remettre au fournisseur.
La zone de réception doit être organisée de telle sorte que les produits subissent les diverses opérations d'emballage dans l'ordre des arrivages: le premier entré doit être le premier sorti.
Tri
Un premier tri permettra d'éliminer les éléments invendables et les corps étrangers (débris végétaux, terre ou pierre) avant que le produit ne passe aux opérations suivantes. Tous les déchets seront rapidement évacués ou placés dans des bacs dotés de fermetures pour mise au rebut. En effet, l'accumulation de déchets en décomposition ou infestés, dans l'atelier d'entreposage ou à proximité, contaminera les produits destinés à la vente.
Nettoyage et lavage
La terre et les pierres pourront être enlevées à la main ou par tamisage. Certains produits peuvent être lavés, brossés ou nettoyés avec un chiffon doux.
Le fait de nettoyer les produits en les lissant à la main ou en les brossant à la machine permet d'éliminer les traces de terre ou la poussière présentes sur le produit, et notamment sur les fruits. Ce travail sera exécuté avec soin car les produits frais dont la peau serait écorchée s'abîmeront rapidement.
Il est nécessaire de laver les produits sur lesquels des meurtrissures provoquées en cours de récolte ont laissé des taches de latex; c'est le cas notamment des mangues et des bananes. A noter qu'on ne lavera les produits qu'en cas d'absolue nécessité. Dans ce cas, un antifongique devrait normalement être appliqué aussitôt après.
On n'utilisera que de l'eau propre et courante. On évitera de laver les produits dans de l'eau recyclée ou stagnante car ils risqueraient d'être fortement contaminés par des organismes de décomposition, ce qui entraînerait leur pourrissement.
Il n'existe pas d'agents antibactériens acceptables ou efficaces pour traiter l'eau destinée à laver des produits frais. On peut ajouter des hypochlorites ou du chlore à l'eau de lavage destinée au traitement commercial de certains produits, mais leur utilisation dans de l'eau recyclée ou stagnante ne saurait être recommandée pour les petites opérations de lavage, car ils seront rapidement inactivés par les matières organiques, débris végétaux par exemple, contenues dans l'eau. Le contrôle de la concentration de l'eau de lavage en chlore et son dosage sont difficiles à réaliser; de toute façon, le chlore n'a qu'une efficacité limitée contre la décomposition.
Les produits lavés qui doivent être traités aux antifongiques seront d'abord égouttés, afin de réduire le risque que l'eau de lavage résiduaire dilue l'antifongique en dessous de sa concentration efficace. Si le lavage ne doit pas être suivi d'un traitement antifongique, le produit lavé sera étalé en une seule couche sur des tréteaux surélevés en treillis ou à claire-voie, à l'ombre, mais bien aérés, pour permettre un séchage rapide (figure 15).
Traitement aux antifongiques
La décomposition due aux moisissures ou aux bactéries est une impor tante cause de perte de produits frais en cours de commercialisation. L'infection peut se produire avant ou après la récolte, soit à travers des lésions, soit par pénétration directe de la peau intacte du produit. Les infections qui se sont produites avant la récolte couvent fréquemment jusqu'après cette dernière, notamment dans le cas des fruits, pour ne se déclarer que lorsque le fruit mûrit. Les mangues, les bananes, les avocats et les poivrons sont sujets à des infections latentes d'anthracnose (voir encart couleurs, photo 2).
Les applications d'antifongiques après récolte sont courantes sur des produits tels que les pommes, les bananes et les agrumes qui doivent être entreposés pendant une longue période ou acheminés sur des marchés lointains. Comme on l'a déjà dit, les antifongiques ne sont normalement appliqués qu'une fois que le produit a été lavé et égoutté.
La plupart des antifongiques utilisés pour lutter contre la décomposi tion après récolte se présentent sous la forme de poudres mouillables ou de concentrés émulsifiables. Ils forment des suspensions dans l'eau et non des solutions; cela signifie qu'ils finissent par se décanter si le mélange n'est pas constamment agité au cours de son application. Il en résulte que la concentration de l'antifongique appliqué aux produits tombera en dessous du niveau efficace si la suspension n'est pas continuellement agitée.
Dans le cas des petites entreprises d'emballage, les antifongiques peuvent être appliqués par immersion ou pulvérisation.
L'immersion est exécutée à la main, en utilisant une suspension d'antifongique agitée à la main (figure 16); des paniers en treillis permettront de tremper plusieurs fruits à la fois; après trempage, le produit sera égoutté et séché dans un lieu aéré, protégé du soleil.
La pulvérisation peut être exécutée au moyen d'un pulvérisateur à dos tandis que le produit se trouve encore sur des plateaux ou des tréteaux après lavage et séchage; le produit sera entièrement pulvérisé jusqu'à ruissellement (figure 17).
Pour les opérations de pulvérisation à grande échelle, on pourra recourir à un pulvérisateur mécanisé de conception simple ou à un dispositif d'arrosage avec mélangeur mécanique pour l'antifongique. Le produit traverse la pulvérisation ou l'arrosage sur des plateaux perforés, éventuellement entraîné par un transporteur à courroie ou à rouleaux (figure 18).
Les autres méthodes d'application, telles que fumigations, poudres ou vapeurs, ne sont utilisées qu'au niveau professionnel, lorsque le produit doit être entreposé.
Triage d'après la qualité et par grosseur
Bien que le produit ait été trié sur le terrain ou à son arrivée au centre d'emballage (figure 19), il peut subir un nouveau triage selon la qualité et la grosseur, immédiatement avant d'être emballé. L'ampleur de ces opérations dépend du marché: les acheteurs seront-ils disposés à acquitter un supplément de prix pour avoir des produits calibrés? Bien
Dans les petits établissements, le meilleur moyen de procéder au tri et au calibrage est de travailler à l'il nu et à la main en s'aidant d'anneaux de calibrage ou de gabarits (figure 20).
Application de cire
L'application de cire ou autres revêtements pour améliorer l'aspect et limiter la déperdition d'eau du produit exige des équipements spéciaux et, à ce titre, n'intéresse guère les petits établissements d'emballage.
Conditionnement
Dans les petits établissements, le conditionnement consiste à remplir à la main les emballages dans lesquels se fera la commercialisation (chapitre 6). Des machines permettant de conditionner les produits durables tels que les pommes de terre et les pommes sont utilisées dans les grands établissements; cependant, elles ne conviennent pas pour de petits volumes de produits différents. Il existe plusieurs méthodes de conditionnement dont les principales sont énumérées ci-après:
- le conditionnement par remplissage en vrac est utilisé lorsqu'il n'y a pas lieu de calibrer le produit; le pesage est nécessaire (figure 21);
- le conditionnement en multicouches permet de vendre des produits calibrés avec décompte du produit: agrumes, pommes, etc. (figure 22);
- le conditionnement calibré en multicouches utilisé dans les établissements mécanisés fait appel à des intercalaires entre les couches; la vente se fait par cageots;
- les conditionnements à une seule couche sont réservés aux produits de grande valeur: chaque fruit pourra être enveloppé dans du papier de soie ou placé dans une garniture alvéolaire (figure 23); le produit est vendu par cageots.
Traitements spéciaux après emballage
Des traitements spéciaux après emballage sont appliqués à certains produits, surtout dans les grands établissements qui travaillent pour les marchés urbains et l'exportation. Voici les trois principaux traitements:
La fumigation est destinée à lutter contre les insectes prédateurs, tels que la mouche des fruits. Elle est obligatoire pour l'importation des produits dans de nombreux pays, et suppose un équipement spécial et un personnel entraîné.
Le déclenchement du mûrissement des fruits prend plusieurs jours et suppose le traitement des fruits emballés au gaz éthylène dans des entrepôts isolés à atmosphère contrôlée. Le coût de l'opération est élevé et elle ne peut donc concerner que les grands établissements.
Le déverdissage des agrumes permet de donner aux agrumes leur couleur naturelle. Les agrumes cultivés dans les régions tropicales restent verts lorsqu'ils sont mûrs, sauf s'ils sont soumis à des températures nocturnes basses. En revanche, ils prendront leur couleur naturelle normale s'ils sont artificiellement déverdis au moyen d'un traitement à l'éthylène semblable à celui qui sert à déclencher le mûrissement. Ce traitement est rarement pratiqué dans les petits établissements.
Groupage des produits emballés pour l'expédition
Le temps joue un rôle important dans la commercialisation des produits frais; les retards augmentent les pertes. Une fois emballés, les produits doivent être expédiés sur le marché dans les meilleurs délais. En conséquence, la direction de l'atelier d'emballage doit accorder un rang de priorité élevé aux dispositions relatives au transport.
Dans les petits établissements, toutefois, il faut parfois du temps avant de pouvoir réaliser un chargement complet; aussi, lorsqu'un cer tain temps est nécessaire pour accumuler suffisamment de produits emballés, tout doit être fait pour empêcher qu'ils ne se détériorent. On veillera notamment aux points suivants:
- les récipients emballés seront protégés du soleil et de la pluie; la chaleur et l'eau peuvent détériorer rapidement les produits et endommager sérieusement les cartons d'emballage;
- les caisses emballées doivent être maniées avec précaution lorsqu'elles sont empilées pour éviter d'endommager le contenu; un contenu endommagé est sujet à la déperdition d'eau et à la décomposition;
- les récipients emballés en attente de transport doivent être empilés de manière à être suffisamment ventilés; un produit surchauffé se détériore rapidement.
On pourra réduire au minimum les pertes de produits frais au cours des opérations d'emballage si le produit est:
- maintenu au frais autant que possible;
- tenu au sec;
- protégé des chocs;
- rapidement acheminé sur les marchés.
Lorsqu'on cherche un emplacement pour un atelier d'emballage, il convient de prendre en considération les points suivants:
- Est-il accessible à partir des zones de production, des marchés visés et des axes routiers?
- Y a-t-il de la main-d'uvre disponible?
- Les services nécessaires sont-ils disponibles, par exemple: électricité, eau, téléphone, etc.?
Avant de choisir une implantation, il convient de vérifier la qualité de l'eau qui servira à laver les produits, surtout si elle est puisée dans des rivières ou des plans d'eau, afin de s'assurer qu'elle n'est pas polluée par les égouts, les effluents industriels, les pesticides, les herbicides ou les engrais.
Caractéristiques du site
Une fois choisie l'implantation générale, il conviendra de veiller aux points suivants:
- le site doit être en terrain plat et, si possible, abrité des vents violents;
- s'il doit s'agir d'un établissement d'emballage permanent, les agrandissements nécessaires devront être possibles;
- il convient de prévoir une aire suffisante pour les mouvements et le stationnement des véhicules attendus sur le site en période de pointe; les chaussées d'accès doivent avoir au moins 3,5 m de large;
- le système d'égouts doit être suffisant pour assurer l'évacuation des eaux pluviales et de l'eau destinée aux opérations d'emballage;
- le site doit se prêter aux mesures de sécurité: clôture, gardiennage, etc.
Les petits établissements sont appelés à traiter des produits variés, aussi bien à un instant donné que sur une longue durée. Si les volumes traités sont relativement faibles, la disposition générale des bâtiments et des équipements devra être à la fois simple et souple.
Disposition générale
La conception de l'ensemble dépendra de l'espace disponible. D'une façon générale, un bâtiment à un seul niveau avec aire de réception d'un côté et aire d'expédition de l'autre sera la disposition la plus commode. Ce plan permet de séparer la zone de réception-nécessairement souillée-des activités d'emballage et d'expédition, ce qui diminue le risque de contamination des produits déjà triés et emballés. Cette disposition permet également d'éviter embouteillages et désordre en séparant véhicules à l'arrivée et véhicules au départ (figure 24). Si le site est trop exigu, on pourra envisager à la rigueur une disposition en forme de U avec zone de réception et d'expédition proches l'une de l'autre si possible. Mais elle n'est pas à conseiller, car il en résultera inévitablement des problèmes de contamination et d'encombrement, sans parler des agrandissements futurs qui seront difficiles à réaliser.
L'emprise au sol de l'établissement doit être suffisante pour permettre d'assurer commodément le mouvement des produits.
Réception. Cette zone assure la réception, le triage et le nettoyage des produits, y compris le lavage, le cas échéant. Il faut s'attendre à ce qu'elle soit souillée de terre, de poussière et de débris végétaux en décomposition.
Pour bien faire, elle devrait être séparée (par des portes, par exemple) des autres activités, de manière à limiter la contamination des produits nettoyés, triés et emballés.
Préparation et emballage. Cette section comprendra les installations destinées aux traitements spéciaux, y compris les installations de séchage des produits lavés et/ou traités ou des deux. La principale activité sera l'emballage des produits nettoyés, avec installations de tri et de calibrage, si nécessaire.
Il conviendra également de prévoir un emplacement pour l'entreposage et le groupage des matériaux d'emballage, à l'abri de l'humidité.
L'ensemble de la zone devra être protégé des intempéries, et pourvu d'une bonne ventilation et d'un bon éclairage. Les zones où seront assurés le triage, le calibrage et l'emballage devront être propres et tenues au sec.
Expédition. Cette zone doit être implantée à proximité des opérations d'emballage, mais doit être strictement exempte de tout équipement fixe. La zone doit être suffisamment spacieuse pour permettre l'entreposage temporaire des produits emballés, sans que les mouvements des employés et des produits manutentionnés soient aucunement gênés.
La zone d'expédition doit être propre et bien aérée.
C'est là que pourrait être situé, le cas échéant, le local à usage de bureau ou de contrôle de la qualité.
Construction
Les matériaux de construction et le type de bâtiment dépendront des produits à manipuler, des volumes prévus, du marché à desservir et des moyens financiers. Les opérations de faible envergure peuvent s'accommoder de bâtiments relativement simples et peu coûteux. Les principales conditions sont les suivantes:
- une bonne protection contre le soleil et la pluie sera assurée par une vaste toiture débordant d'au moins un mètre de tous côtés;
- une bonne ventilation mais aussi la protection contre les rafales de pluie et la poussière seront normalement assurées par des parois ménageant pour l'aération un espace suffisant sous la toiture;
- un sol plan, en dur, permettra aux personnes et aux produits de se mouvoir facilement et en toute sécurité.
Pour l'emballage à l'exploitation agricole, on pourra se contenter d'une construction simple faite de matériaux locaux à bon marché (bambous, perches coupées en brousse, herbes séchées, chaumes). Cette construction ne durera peut-être pas longtemps, mais cet inconvénient sera compensé par son faible coût et sa facilité à être réparée ou remplacée. Si l'eau ne manque pas, les parois et la toiture d'herbes sèches pourront être périodiquement arrosées pour rafraîchir l'intérieur.
On pourra construire un petit atelier d'emballage plus durable en édifiant sur un sol en béton une structure en bois avec toiture et parois en tôle ondulée. Dans les zones très ensoleillées, la chaleur accumulée dans les édifices en tôle ondulée est considérable et de nature à éprouver aussi bien le personnel que les produits. Si l'on est obligé d'utiliser la tôle ondulée, il conviendra de ménager un large espace pour assurer la ventilation entre les parois et la toiture qui devra déborder très largement. Il n'est pas toujours nécessaire de prévoir des murs si la toiture est suffisamment vaste pour protéger produits et personnel de la pluie, et s'il n'y a pas à redouter des entrées de poussière et de pluie poussées par le vent.
Les ateliers d'emballage permanents doivent comporter des sols en béton antidérapants, dotés de rigoles d'évacuation pour faciliter le nettoyage. Il serait avantageux de prévoir un traitement superficiel anti-poussière du béton.
Sauf s'il s'agit de grands établissements, les ateliers d'emballage ne doivent comporter aucune installation fixe. Cela permet un maximum de souplesse lorsqu'on veut modifier la disposition, en fonction du volume et de la variété des produits à traiter.
Equipement
Chaque atelier d'emballage aura son équipement propre, selon la taille des opérations et la nature des produits. Il s'agira d'un équipement simple dont la plus grande partie sera fabriquée sur place. Il devra être mobile, ce qui exclut les bacs de lavage en béton.
- Les bacs ou plateaux pouvant être déplacés par une seule personne sont un moyen commode d'amener les produits jusqu'au point d'emballage. Ils seront en bois ou en plastique, ou mieux encore, si possible, en polythène à haute densité. Le plastique est plus cher que le bois, mais plus facile à entretenir et plus durable (figure 25). Plusieurs récipients en plastique peuvent être déplacés en même temps.
Figure 25 Les caisses en polythène sont coûteuses mais durables.
- Tous les types de chariots à deux ou quatre roues, tels que ceux qui sont utilisés dans les marchés ou les usines, pourront convenir.
- Les transporteurs à rouleaux, maintenus à environ 75 cm du sol, conviennent particulièrement pour assurer le déplacement des bacs ou des plateaux entre les différents postes de travail; ils peuvent également servir à charger et à décharger les véhicules lorsque les caisses doivent être maniées une par une.
- Les transporteurs mécaniques à courroie peuvent être utilisés, mais ils sont coûteux et conviennent mieux aux grands établissements.
- Les chariots élévateurs poussés à la main (figure 26) sont précieux dans les ateliers d'emballage d'une certaine importance où la mise en palettes des charges doit être mécanisée (figure 27); toutefois, ces chariots ne peuvent pas servir à placer les palettes chargées sur les véhicules; pour cela, il faudrait que le quai de chargement soit élevé
- jusqu'à la hauteur du tablier des camions ou qu'un treuil mécanique assure le chargement.
- Les chariots élévateurs à fourche motorisés (figure 28) sont utilisés dans les grands ateliers d'emballage pour déplacer les charges posées sur les palettes.
Figure 26 Palettiseur à commande manuelle pour la palettisation sur sols cimentés plans.
Figure 27 Ces palettes en bois normalisées peuvent supporter plusieurs caisses AI! sacs.
Tri, calibrage et emballage
Un dernier contrôle immédiatement avant l'emballage du produit permettra d'éliminer les denrées invendables qui auraient pu échapper au premier tri. Lorsqu'il s'agit de trier à la main de faibles volumes de produits, un simple plan de travail suffit pour assurer le tri, le calibrage et l'emballage (figure 19). Le plan de travail figurant sur l'illustration pourra être exécuté à la longueur désirée, ou doublé si l'on doit faire face à de plus grands volumes de produits.
Des employés expérimentés peuvent trier le produit, et bien souvent le calibrer à l'il nu ou au moyen de gabarits simples, tenus à la main ou fixes (figure 20).
Les produits triés et calibrés sont placés dans le bac d'emballage, puis emballés dans les caisses ou cageots placés sur l'étagère. Les récipients emballés sont alors acheminés jusqu'à la zone de groupage pour l'expédition.
Equipement supplémentaire
Pesage. Beaucoup de produits étant encore achetés et vendus au poids, la plupart des ateliers d'emballage devront disposer de moyens de pesage. Il existe de nombreux types de bascules et de balances, et le mieux est de se renseigner sur les matériels disponibles sur le marché avant de faire son choix, en fonction des besoins.
Lavage. Le lavage des produits pourra être effectué à l'eau courante fraîche, dans un bac galvanisé du type représenté à la figure 29. S'il s'agit de produits qui flottent, ils pourront être poussés par l'eau qui coule du tuyau d'amenée, perforé d'un côté, jusqu'à l'extrémité du bac. La chicane verticale ménagée près de l'écoulement permettra de s'assurer que tous les produits contenus dans le bac sont bien nettoyés.
Figure 29 Le bac de lavage des produits pourra être construit en tôle d'acier gavanisé
Séchage. Les produits lavés ou traités aux antifongiques doivent être séchés avant d'être emballés. Dans un petit établissement, on peut utiliser pour cela un râtelier de séchage ou une table à claire-voie ou à treillis recouvert de plastique (figure 15). Lorsque le séchage s'effectue à l'exploitation même, la table de séchage sera facilement confectionnée à l'aide de bambou ou de perches coupées en brousse.
Lorsqu'un antifongique est appliqué au moyen d'un pulvérisateur dorsal après lavage, on peut faire le travail sur le râtelier de séchage où le produit sera laissé à sécher avant d'être emballé.
Pour que les ateliers d'emballage soient bien gérés, il faut que les aspects techniques, organisationnels et commerciaux des opérations soient coordonnés avec beaucoup d'efficacité. Toute erreur ou tout retard dans l'une des étapes se traduira par un manque à gagner pour le récoltant. Si cela se justifie économiquement, les opérations pourront s'étendre sur l'ensemble de l'année.
Réponse aux exigences du marché
Les responsables doivent être en mesure de donner aux récoltants et aux employés de l'atelier des conseils et des directives, de manière à assurer une exploitation aussi efficace que possible et une production de grande qualité, gages du meilleur revenu possible.
Vérification des achats et contrôle de qualité
Un atelier d'emballage ne peut pas rentabiliser son exploitation, s'il ne connaît pas les volumes et la cadence des arrivages de produits en provenance des zones de culture. L'enlèvement des produits récoltés peut être organisé par l'atelier d'emballage. Les récoltants qui envoient leurs produits à une centrale d'emballage devraient être informés des prescriptions en matière de contrôle de qualité et de normalisation. La qualité des produits emballés doit faire aussi l'objet d'un contrôle, afin de réduire les occasions de litiges en cours de commercialisation.
Fourniture des matériaux d'emballage
Des prévisions doivent être faites pour l'année suivante. Il conviendra de se mettre le plus tôt possible en rapport avec les fournisseurs, pour obtenir les meilleurs prix et des délais de livraison rapprochés.
Un inventaire précis des stocks est indispensable si l'on ne veut pas se trouver à court pendant les opérations d'emballage.
Sort à réserver aux produits déclassés
Le tri et le calibrage des produits en vue du marché entraîneront inévitablement l'existence d'un certain volume de produits déclassés. Ils peuvent avoir une certaine valeur, aussi devront-ils être cédés par l'établissement dans les conditions les plus avantageuses pour lui. La direction doit également connaître les quantités de produits qui iront au rebut. Les produits déclassés qui auront été cédés et les produits entièrement perdus doivent être ressortis dans les comptes.
Dotation en personnel
La dotation de l'atelier d'emballage en personnel doit être suffisante pour en permettre l'exploitation efficace, mais doit tenir compte du coût de la maind'uvre. Il en résulte que le personnel sera employé à bon escient et que la surveillance nécessaire devra être assurée.
Le personnel permanent peut comprendre un directeur, des commis, du personnel technique et d'entretien, des chauffeurs et un certain nombre d'emballeurs qualifiés. Du personnel temporaire sera engagé en période de pointe.
Formation du personnel
Le fait que le directeur soit responsable de l'ensemble des activités de l'atelier d'emballage implique qu'il soit techniquement qualifié et capable de former ses contremaîtres. Il doit également prévoir la formation en cours d'emploi des emballeurs.
Formation des récoltants
Lorsqu'un atelier d'emballage est livré par plusieurs récoltants, la di rection doit s'assurer qu'ils sont en mesure de respecter les normes de qualité imposées par le marché. Une coopération avec les vulgarisateurs agricoles est souhaitable pour l'après-récolte. On pourra certes prévoir une instruction en saison morte, mais ce sont les visites à l'exploitation pendant que la récolte et les activités de conditionnement battent leur plein qui sont les plus efficaces.
Comptabilité et chiffrage des opérations
Des accords doivent être passés avec les récoltants pour le paiement des récoltes, compte tenu des prescriptions de contrôle de qualité. Les frais d'exploitation de l'atelier d'emballage doivent être estimés par kilogramme de produit conditionné, en vue de réduire les coûts et de maximiser le revenu du récoltant.
Documentation et comptabilité
Il appartient au directeur de veiller à tenir des archives et une comptabilité en règle. La bonne marche de l'atelier d'emballage en tant qu'entreprise en dépend.