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Ce séminaire, consacré au séchage des fruits, légumes, tubercules, viandes et poissons, a permis de faire le point des connaissances concernant les techniques et matériels de séchage existants et de traiter des perspectives de commercialisation locales et à l'exportation, de la qualité et de l'emballage des produits séchés. Il était donc particulièrement intéressant que des importateurs européens et africains, des fournisseurs d'emballage et des spécialistes de la qualité et des diverses techniques de séchage soient présents. Plusieurs points saillants sont à relever:
- Quantité de contacts ont été pris entre transformateurs, fabricants de matériels exportateurs et commerçants locaux, organismes d'appui et chercheurs. Les adresses regroupées dans ce bulletin spécial devraient permettre de poursuivre ces échanges. Peut-on signaler ici un phénomène bien connu mais qu'il ne faut pas négliger? Quand hommes et femmes d'Afrique participent ensemble à un séminaire, les femmes parlent peu et questionnent peu en cours de session. Pourtant, elles sont de vraies professionnelles, savent beaucoup de choses et n'hésitent pas à demander des compléments d'information aux intervenants après les sessions.
- Les participants ont bien pris concience parfois à regret, qu'il n'y avait pas qu'une seule solution pour répondre à tous les problèmes et que plusieurs techniques et différents types de matériel étaient disponibles pour résoudre un problème de séchage donné. La multitude de facteurs que l'opérateur doit prendre en compte dans la filière, oblige celui-ci à s'informer le mieux possible et à comparer.
- Néanmoins, si la diversité des problèmes et des solutions possibles a été manifeste, les participants ont aussi pu constater qu'il existe des sources d'information et des organismes d'appui pouvant aider à la décision. Il apparaissait souhaitable, voire nécessaire, de disposer d'un point focal "séchage" qui serait en mesure de centraliser les demandes d'information ou de la rediriger vers les organismes, industriels ou opérateurs compétents dans la filière. On retrouve là le rôle essentiel joué par le réseau TPA et son secrétariat ou par ses relais qui se mettent progressivement en place en Afrique.
- La connaissance des prix du marché des produits séchés, localement et à l'export, fait défaut pour tous les produits séchés (fruits, légumes, poissons et viandes). Il faudrait pouvoir mettre en place un système de relevé, hebdomadaire par exemple, des prix pratiqués pour des produits frais et leurs équivalents séchés, sur certains marchés dans quelques pays de la région et, pour les produits séchés, sur les marchés de gros de quelques pays importateurs.
- Le choix limité de matériaux plastiques d'emballage et la difficulté à s'approvisionner en petites quantités auprès des producteurs locaux d'emballage sont de grands handicaps. Comment obtenir une plus grande flexibilité des fournisseurs ou un regroupement des commandes de plusieurs transformateurs?
- Les ONG locales sont actives et nombreuses dans le secteur de la transformation traditionnelle améliorée des produits frais en produits secs. Néanmoins, lorsqu'elles réussissent à développer un marché à l'export d'un certain niveau de qualité, elles doivent passer à un stade entrepreneurial qu'elles ne sont pas toujours en mesure d'effectuer seules et une formation complémentaire doit être organisée sur place.
En conclusion, il semble nécessaire de professionnaliser la transformation des produits séchés. Les Groupements de professionnels de la transformation ou les GIE constituent des initiatives allant dans ce sens, mais ils rencontrent parfois des difficultés à maintenir leur cohésion et une discipline acceptée par tous au fil des ans. Cela implique d'agir par exemple en regroupant les opérateurs d'une ville ou d'un pays en une association pour la défense de la profession dans le but, par exemple, de mettre au point des normes minimales de qualité pour le marché local et pour l'export; de négocier les taxes et droits avec l'Administration, de standardiser des normes de matériaux d'emballage et des formats; de mettre en place un observatoire des prix du marché. Il s'agirait aussi d'accompagner les opérateurs de la filière pour améliorer leurs connaissances techniques et économiques, mais aussi en matière de gestion et de contrôle, et donc de mettre en place des sessions de formation à ces techniques modernes de gestion d'entreprise.
En définitive, la demande potentielle d'informations et de formation est telle dans le domaine des produits séchés, domaine tiré par un marché régional africain et mondial en croissance et concurrentiel, que les moyens d'appui actuels sont insuffisants. Le séminaire n'a malheureusement pu que constater que, pour augmenter ceux-ci, des moyens supplémentaires étaient nécessaires.