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Optimisation des systèmes de culture maïsicole dans l'ouest du Burkina Faso

Joseph WEY
Département des cultures annuelles, CIRAD, Montpellier, France

Abstract. The maize cropping system in the north of Ivory Coast is closely related to the cultivation of cotton, which is the major cash crop; 20% of total land is occupied by maize. Through cotton production, the traditional cropping system of cereals in general has improved substantially. The use of animal traction and equipment like cultivators and seed-drills has contributed to an increase in cultivated land and a reduction in labor. Nevertheless, fertility problems related to the exhaustion of productive land in Korhogo, for example, and also difficulties for farmers acquiring other production factors and agricultural practices have contributed to a lower maize yield.

La zone d'intervention de cette étude se situe dans la partie ouest du Burkina Faso où la pluviométrie moyenne annuelle est supérieure à 1 000 mm. Cette zone est la plus arrosée du Burkina Faso, ainsi que la plus dynamique du point de vue agricole. Elle représente la zone privilégiée des cultures de coton (90 % de la surface totale) et de maïs (140 000 ha, soit 72 % de la surface totale). Le sorgho (33 % du Burkina Faso, soit 435 000 ha) représente la céréale la plus importante; mais on assiste actuellement dans cette zone à un développement rapide de la culture du maïs au détriment du sorgho, ce qui conduit au basculement progressif d'une agriculture vivrière vers une agriculture de rente basée sur une rotation binaire coton-maïs.

La présence de la culture du coton, étroitement suivie par les organismes d'encadrement, génère un niveau de technicité largement supérieur au restant du pays.

Une étude approfondie (enquêtes menées auprès de 455 exploitations maïsicoles) réalisée en partie en pleine région cotonnière (secteurs géographiques de Houndé et Bama) et en partie en zone à dominante vivrière (secteurs géographiques de Sidéradougou et Tiéfora) a permis de mettre en évidence une variabilité impressionnante des potentialités de production: on peut ainsi constater des rendements très faibles (inférieurs à500 kg/ha), tandis que certains paysans atteignent des productions supérieures à 5 tonnes/ha, voire parfois 8t/ha...

L'étude de cette variabilité a conduit à identifier un certain nombre de facteurs limitants de la production et à proposer quelques solutions aux exploitants.

La variabilité des rendements

Une première grande disparité de production se manifeste entre les différents secteurs géographiques étudiés ainsi qu'entre les niveaux de technicité des exploitants. Le rendement moyen en zone cotonnière de Houndé et Bama atteint 4 049 kg/ha; il dépasse largement celui des zones vivrières de Sidéradougou et Tiéfora qui est de 2 569 kg/ha. De même, les exploitations en système «motorisé» (4 964 kg/ha) ou «attelé» (3 765 kg/ha) dominent nettement les exploitations en système «manuel» (2 773 kg/ha).

Les données disponibles ne permettaient pas d'effectuer une approche suffisamment précise du bilan hydrique pour pouvoir appécier l'importance de ce paramètre; des travaux complémentaires ont été entrepris dans ce sens.

En procédant à des regroupements sommaires par classes de rendements ascendants, on retrouve le plus souvent dans la classe supérieure de production les exploitants qui se rapprochent des itinéraires techniques proposés par la recherche et qui contrôlent parfaitement la culture du maïs et ses adversités. On voit ressortir une première série de facteurs limitants.

La filière économique n'a pas été abordée dans cette étude bien que l'aspect «commercialisation de la production»joue un rôle déterminant dans le schéma de prise de décision de l'exploitant.

La densité de peuplement

La figure 1, qui matérialise plus de 900 observations, montre que la densité de plantes dans les parcelles de maïs évolue entre 15 000 et 80 000 plantes/ha.

Des études, qui portaient plus précisément sur la compréhension de l'installation de la population, font ressortir que seulement 17 % des exploitants se situent dans les normes recommandées (50 000 à 62 500 plantes/ha), tandis que 30 % ont une densité inférieure à 30 000 plants/ha, c'est à dire une situation où la densité devient fortement limitante.

Figure 1 Relation entre densité et rendement.

Figure 2. Relation entre nombre de grains semés à l'hectare et écartement

Des investigations approfondies sur les techniques de semis des paysans ont montré que cette faible densité est essentiellement liée aux modalités de semis; les exploitants ont l'habitude de semer «clair» sur la ligne et d'appliquer des écartements supérieurs aux 80 cm recommandés (figures 2 et 3). La qualité germinative des semences, produites dans la majorité des cas par l'exploitant lui-même, ne semble pas être en cause (figure 4).

Figure 3 Relation entre nombre de grains semés à l'hectare et densité de semis sur la ligne.

Figure 4. influence du taux de germination sur la densité.

Le statut variétal

Les résultats moyens dans les exploitations enquêtées montrent une supériorité nette des variétés améliorées sur les variétés locales: 2 736 kg/ha pour les variétés locales, 3 092 kg/ha pour la variété NCB et 4 213 kg/ha pour la SR22.

La répartition géographique des variétés se révèle très diversifiée d'une zone à l'autre; on note une nette dominance des variétés améliorées (SR22 et NCB) dans les zones cotonnières, alors que les zones vivrières en sont encore aux variétés locales ou, dans quelques situations, à la variété améliorée NCB, l'une des premières variétés améliorées diffusées (tableau 1).

Tableau I. Pourcentage d'exploitants utilisant chaque variété.

  Variétés locales SR 22 NCB Autres
Houndé 20 35 18 27
Tiéfora 88 0 6 6
Sidéradougou 46 4 46 4

La fertilisation minérale

La fertilisation intensive recommandée par la recherche (67N + 35P205 + 51 K20) couvre à peine l'exportation en azote du grain pour les rendements moyens observés, alors que la paille n'est restituée qu'exceptionnellement dans le système cultural conventionnel. Bien plus, dans le groupe des rendements les plus élevés (supérieurs à 4,5 t/ha), la fertilisation moyenne pratiquée par les exploitants n'est que de 60-25-15. Dans les niveaux de production inférieurs, la pratique de la fertilisation minérale devient de plus en plus aléatoire, et c'est dans le secteur de Tiéfora que l'emploi de l'engrais est au plus bas (tableau II).

Ces chiffres posent clairement le problème de l'entretien minéral du sol et plus généralement du maintien de la fertilité. Cette notion de gestion des sols reste très floue dans l'esprit des exploitants. Quel que soit le secteur ou le niveau d'intensification (à l'exception des motorisés), les exploitants gèrent cette baisse de fertilité par la pratique de la «culture itinérante». Les enquêtes ont effectivement révélé que près du quart des parcelles de maïs étaient cultivés depuis moins de 4 ans.

Tableau II. Doses moyennes d'engrais utilisées.

  NPK (14-23-14) Urée (46%)
(kg/ha) (kg/ha) (kg/ha)
Houndé 96 56
Sidéradougou 103 45
Bama 76 32
Tiéfora 52 27

Le contrôle des adversités

Le contrôle de l'enherbement

Le désherbage se réalise encore manuellement dans la plupart des cas. L'utilisation des houes tend à se développer dans les exploitations possédant des bœufs ou un tracteur. Le désherbage chimique sur maïs en préémergence reste encore marginal, mais commence cependant à diffuser dans les secteurs d'extension du coton où la pratique des traitements chimiques (surtout les insecticides) entre dans les usages.

L'itinéraire recommandé par la recherche propose un minimum de deux interventions au 10e jour après semis et aux environs du 30e; le buttage au 40e jour, équivalent au dernier désherbage, clôture les opérations culturales.

L'interprétation des enquêtes révèle que 80 % des exploitants faisant partie du groupe de producteurs à faible niveau de production n'effectuent qu'un seul désherbage.

Des notations succinctes de l'enherbement (de 0 à 3 avec: 0 = parcelle propre; 3 = parcelle totalement envahie) montrent effectivement sur plus de 900 placettes que l'augmentation des rendements va de pair avec une amélioration du contrôle de l'enherbement (tableau III).

Le striga

De l'enquête menée, il ressort que plus de 90 % des parcelles sont concernées par le striga (présence du parasite), avec une dominance très nette dans les secteurs vivriers; les figures 5 et 6 montrent un effet direct de l'infestation du striga sur le nombre de beaux épis (taille supérieure à 15 cm et bien remplis), le poids de 1 000 grains et le rendement.

Le streak

Les résultats permettent de noter une relation négative nette entre le taux d'infestation (exprimé en pieds atteints par segment de ligne de maïs) et le rendement en grains (figure 7, courbe enveloppe supérieure).

Figure 5 Effet du striga sur le nombre d'épis supérieurs à 15 cm.

Figure 6. Effet du striga sur le poids d'un grain.

Figure 7. Effet du streak sur le rendement.

•: variété locale
+: variété
SR22
Courbe 1: Courbe enveloppe des variétés locales
Courbe
2: Courbe enveloppe de SR22

Tableau III. Niveau de rendement selon l'enherbement.

Rendement (kg/ha) % de champs faiblement enherbés % de champs fortement enherbés
0-1 500 42 58
1 500-3000 46 54
3000-4500 49 51
Plus de 4 500 74 26

Quelques éléments de réponse

La densité de semis

Les organismes de développement diffusent des techniques élémentaires de semis manuel, en particulier des cordes de traçage marquées aux écartements recommandés des poquets (0,40 m), que les paysans placent au sol tous les 0,80 m d'écartement pour matérialiser les lignes de semis.

Une autre alternative serait d'utiliser le semoir monorang à traction animale pour lequel la densité est définie par le disque de distribution (pas d'autre réglage).

L'utilisation du semoir est encore exceptionnelle au -Burkina Faso, alors qu'elle est plus courante dans les pays voisins (350 000 semoirs sont fonctionnels au Sénégal par exemple).

Des tests de démonstration consistaient à mettre un semoir de ce type à la disposition de l'exploitant pour semer un de ses champs de maïs. Sur les 42 tests réalisés (en moyenne 1/4 ha par test) en 1991, la densité moyenne a été de 60 000 plantes/ha (tableau IV).

Tableau IV. Densité des semis réalisés avec un semoir.

  Ecartement entre les rangs(cm) Densité de plantes/ha
Moyenne 74 59 400
Variabilité 62 à 89 42 700 à 84 400

La variation de densité peut s'expliquer:

La diffusion des variétés améliorées

Soixante-dix-sept tests démonstratifs ont été menés par les exploitants sous le contrôle des équipes d'encadrement dans les différentes zones d'intervention dans lesquelles les variétés locales sont comparées avec la variété améliorée SR22 et un hybride en phase primaire de vulgarisation FBH33.

La moyenne des rendements variétaux (tableau V) montre une très nette supériorité de la variété SR 22 sur les variétés locales et explique son adoption par les paysans; par contre, les performances de l'hybride par rapport à SR 22 semblent insuffisantes pour rentabiliser ce type de matériel. Sa diffusion reste faible.

La fertilisation et le maintien de la fertilité des sols

Les exploitants connaissent l'existence de l'engrais et son efficacité; mais la généralisation de son emploi dépendra avant tout de leurs disponibilités monétaires. Pour l'instant, le coton représente la seule culture de rente organisée et dont les intrants sont fournis à crédit. Les céréales ne sont commercialisées qu'à l'échelle du marché local ou, dans certains cas particuliers, au travers des circuits de l'OFNACER (Office national des céréales, organisme de collecte pour constituer un stock de report) et ne peuvent donc assumer une vocation de rente. Elles ne disposent, de plus, d'aucune facilité de crédit,

L'utilisation de la matière organique est une question beaucoup plus complexe. La recherche agronomique a dans ce domaine quelques solutions à proposer (rotations, enfouissement de fumier, de compost, etc.), mais qui diffusent avec grande difficulté en milieu paysan.

Mais le maintien de la fertilité ne peut être raisonné sans avoir préalablement stabilisé le sol contre l'érosion pluviale. Un dispositif antiérosif à «absorption totale» a été testé dans une exploitation fortement confrontée aux problèmes d'érosion; ce dispositif a déjà été utilisé sur de grandes surfaces au Brésil et adapté en Afrique sous des conditions pédoclimatiques très défavorables au Gabon (projet CIRAD/Société industrielle d'agriculture et d'élevage de Boumango) et dans des circonstances moins contraignantes au nord de la Côte-d'Ivoire (projet Fonds d'aide et de coopération/CIRAD). Le principe de ce dispositif consiste à empêcher tout ruissellement d'eau en dehors de la parcelle (donc plus d'exportation d'éléments) par un réseau de diguettes en terre disposées en courbes de niveau et selon un arrangement qui est fonction de la nature du sol, de la pente du terrain et du régime pluviométrique.

Tableau V. Résultats moyens des 77 tests variétaux de démonstration réalisés en milieu paysan.

Année Zones Nombre de tests Rendement variété locale (kg/ha) Rendement variété SR22 (kg/ha) % gain SR22/loc Rendement hybride FBH33 (kg/ha) % grain FBH/SR22
1990 Houndé 11 2 551 3 093 + 21 3 342 +8
Tiéfora 10 2 237 2 797 + 24 2 972 + 7
Sidéra 10 2 442 3 778 + 55 3 730 +0
1991 Houndé 19 - 2 743 - 2 880 +0,5
Tiéfora 13 1 751 2 616 +49 - -
Sidéra 14 2 281 2 646 + 16 - -

Tableau VI. Résultats des notations et rendements des essais Striga.

Doses d'herbicide 2 - 4D (gr/ha) de striga Identification des essais Destruction des pieds Emergence de nouvelles pousses de striga Redémarrage de pieds de striga partiellement détruits Rendement grains (kg/ha, 15% hum) Poids de 1 000 grains (g)
180 Essai 1 +++ +++ ++ 2 842 292
Essai 2 +++ + ++ - -
360 Essai 1 +++ ++ + 2 975 281
Essai 2 +++ + + - -
720 Essai 1 T + 0 2 558 278
Essai 2 T 0 0 - -
1 080 Essai 1 T + 0 3 404 269
Essai 2 T 0 0 - -
Atrazine Bentazone* Essai 1 T ++ 0 3 038 286
Nombre de pieds de striga par mètre linéaire Rendement en grains(kg/ha) Poids de 1 000 grains(g)
Moyenne des 22 bandes témoins Essai 1 596   1 763   209

* 800 gr Bentazone + 800 gr Atrazine/ha
0 = pas de pieds de striga
+ = peu de pieds de striga
++ = quelques pieds de striga
= beaucoup de pieds de striga
T = la totalité des pieds de striga.

Onze hectares ont été ainsi aménagés, dont la moitié par l'exploitant lui-même. Cela représente 2 jours de travail à 6 personnes par hectare de terrain aménagé (longueur moyenne de 164 mètres de diguettes par hectare). A l'exception des travaux de topographie nécessaires pour délimiter les courbes de niveau, toutes les autres opérations peuvent être réalisées par l'exploitant.

A l'issue de deux saisons des pluies, le dispositif semble fonctionner parfaitement et n'a nécessité aucune correction; les anciennes traces et griffes d'érosion pluviales se résorbent progressivement.

Le contrôle des mauvaises herbes

La qualité du désherbage dépend de la disponibilité de la main-d'œuvre familiale (qui se fait rare) et des possibilités financières de l'exploitant. Le désherbage chimique, quoique d'utilisation encore prématurée dans le contexte actuel, constituerait la solution d'avenir la plus plausible. Il s'avérait donc nécessaire de proposer à l'exploitant un éventail de produits herbicides qui lui permettent de choisir en fonction de ses contraintes. Deux options se dégageaient des enquêtes: proposer à l'exploitant une alternative de lutte chimique en postémergence en cas de difficulté de contrôle des mauvaises herbes, ou définir un produit de préémergence pour pouvoir contenir le Rottboelia exaltata qui a tendance à se développer et contre lequel les herbicides de préémergence classiques sont inefficaces.

• En préémergence contre le Rottboelia exaltata plusieurs tests de démonstration ont été conduits avec le mélange d'Atrazine et de Pendiméthaline. Ce mélange est sans conteste la seule solution efficace que l'on peut proposer.

• En postémergence contre les mono et dicotylédones: avec une vingtaine de tests de démonstration d'un mélange de deux molécules (Atrazine + Bentazone), épandu à 30 jours environ (stade 6-8 feuilles du maïs et forte infestation de mauvaises herbes). Ce mélange a détruit toutes les dicotylédones courantes et n'a laissé filtrer que quelques rares monocotylédones.

La lutte contre le Striga

Les grands thèmes de recherche traités par les organismes nationaux ou internationaux sont orientés vers la résistance variétale et les techniques culturales. Quelques résultats prometteurs ont été obtenus dans ce dernier domaine. La lutte chimique reste cependant la seule solution «à court terme». Le 2-4-D semble donner quelques résultats probants en Afrique.

Les différents essais conduits ont permis de définir une première solution par lutte chimique: le 2-4-D, à la dose de 1 litre de produit commercial/ha (soit 760 g de matière active/ha), donne la meilleure réponse. L'application de deux traitements réalisés l'un dès la première émergence du striga et l'autre dès la seconde vague d'émergence, permet un contrôle total du striga durant tout le cycle du maïs.

Une trentaine de tests de confirmation ont été menés parallèlement en champ paysan pour s'assurer de l'efficacité du traitement dans des conditions pédoclimatiques très différentes (une seule application). Les traitements ont été réalisés sur des parcelles fortement envahies, à des stades de développement variés et sur des surfaces de 1 000 à 5 000 ml. Quel que soit le stade physiologique du maïs et du striga, le traitement a systématiquement détruit la plante parasite.

Du point de vue économique, les opérateurs commerciaux proposent le produit dans une fourchette de prix de 3 000 à4 000 FCFA le litre, soit, en cas de deux traitements, un investissement de 6 000 à 8 000 FCFA l'hectare (soit l'équivalent de 120 à 160 kg de grains de maïs au prix moyen commercialisé), ce qui reste un prix accessible compte tenu des risques encourus par l'exploitant.

La lutte contre le streak

La seule possibilité de lutte contre cette maladie reste la résistance variétale. L'étonnante facilité de diffusion de la variété améliorée SR22 s'explique notamment par ces caractéristiques de résistance au streak. La figure 7 (courbe enveloppe supérieure délimitant les variétés non résistantes et courbe inférieure délimitant la variété résistante SR22) montre en effet que le taux de contamination est nettement plus réduit dans les champs semées en SR22.

Conclusion

Cette enquête confirme que les exploitants de l'ouest du Burkina Faso peuvent atteindre des rendements en maïs remarquables en se rapprochant de l'itinéraire technique proposé par la recherche, en particulier par le contrôle des adversités (enherbement, striga, streak) et par l'utilisation de variétés améliorées semées aux densités optimales; l'emploi de fertilisants sera d'avantage tributaire des disponibilités financières de l'exploitant; cela explique l'emploi courant des engrais dans la région cotonnière, alors que l'utilisation des intrants se réduit notablement en région à vocation vivrière (absence de marché organisé des céréales).

Le maintien de la fertilité des sols reste, par contre, un problème plus complexe du fait des pratiques ancestrales de la culture «itinérante» et des brûlis. La fixation de l'agriculture semble dans ce cas un préalable pour amener l'agriculteur à gérer son patrimoine sol. Cette alternative est subordonnée à des aménagements antiérosifs pour stabiliser les sols contre l'agressivité des pluies. Les premiers tests effectués en milieu réel à l'échelle d'une exploitation tendent à valider le dispositif à «absorption totale» que l'exploitant peut réaliser lui-même en grande partie et à moindre coût.


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