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Transformation des céréales locales en milieu rural au Sénégal: enseignements et perspectives

Annexe 1
Annexe 2
Annexe 3
Annexe 4

Seydou NDIAYE
SODEFITEX, Tambacounda, Sénégal

Dans le cadre de la lutte pour atteindre l'autosuffisance alimentaire, le gouvernement du Sénégal a souhaité le développement des cultures céréalières; pour cela, il a signé avec le gouvernement français, entre autres conventions, la convention pour la mise en place de minoteries villageoises, qui, en valorisant les céréales locales, pourraient impulser la production des céréales sur leur lieu d'implantation.

Ainsi, en 1987, la mise en œuvre de la première phase a permis:

En 1990, la seconde phase, en tirant profit des expériences de la première, a été l'occasion de procéder à une sélection plus sévère des villages pouvant bénéficier d'une minoterie villageoise. Ainsi les villages de Saré el Hadji et de Saré Samba Téning ont reçu chacun une unité de transformation après avoir satisfait à plusieurs critères, parmi lesquels l'apport du bâtiment (d'une valeur de 2 100 000 FCFA, non compris la rémunération de la main-d'œuvre non qualifiée) devant abriter les machines.

De 1988 à 1993, malgré la résolution de plusieurs problèmes rencontrés, et bien que les perspectives donnent des raisons sûres d'espérer, un certain nombre de questions restent posées.

Le présent rapport tentera d'analyser toutes ces expériences, d'en tirer le maximum d'enseignements utiles, afin de mieux assurer l'avenir des minoteries en milieu rural.

Le choix des sites

En raison des difficultés survenues dans le développement des deux premières minoteries, il s'est avéré nécessaire d'élaborer des critères de sélection qui tiennent compte de l'expérience vécue.

Les critères de sélection des communautés villageoises

Les associations de base de producteurs (ABP) de niveau Il sont autonomes du point de vue de la gestion du crédit agricole et d'activités économiques diverses. Disposant d'au moins trois membres instruits, elles assurent la commercialisation primaire du coton graine, ce qui les distingue des ABP de niveau 1, contre une prime de 1 FCFA/kg avec un matériel qui leur est soit prêté par la SODEFITEX soit loué par d'autres ABP. Elles peuvent disposer de relais techniques villageois choisis parmi les plus compétents des alphabétisés, dont elles financent une partie de la formation.

Un consensus social éprouvé au sein de l'ABP

Il est nécessaire d'avoir:

Une bonne dynamique d'innovation et d'organisation

On prend en compte

Un bon niveau d'alphabétisation

Un test est organisé par la section Animation-alphabétisation, en collaboration avec le projet. Le nombre d'alphabétisés de bon niveau (en langue locale, français ou arabe) capables de suivre une formation élémentaire en gestion, devra être égal ou supérieur à 10. La relève serait ainsi assurée en cas de besoin.

Une surproduction ou une possibilité d'augmentation de la production céréalière On prend en compte:

Une gestion financière saine

On prend en compte:

Autres critères

• Accessibilité satisfaisante (infrastructure routière).

• Participation à l'investissement initial (bâtiment représentant environ 25 % de l'investissement global).

Nous pensons ajouter à cette liste de critères la «capacité marketing» de l'ABP. En effet, et l'expérience l'a montré, la commercialisation des produits transformés constitue une contrainte majeure du fonctionnement des mini-minoteries.

De plus, VABP est soigneusement informée sur la minoterie lors de plusieurs séances qui utilisent la méthode participative, afin de l'aider à choisir en toute connaissance de cause.

Le contrat

Pour le premier contrat, la fourniture du bâtiment par le projet devenait un problème, car s'il était possible de retirer le matériel en cas de défaillance sévère, notoire et persistante, ce ne pouvait être le cas pour l'abri. Si, malgré tous ses efforts, le village sélectionné était incapable de gérer une minoterie, il existait un risque de lui laisser un bâtiment qui avait coûté très cher.

Le contrat liant l'ABP au projet a évolué en intégrant une plus grande participation des villageois à l'investissement, par la prise en charge des frais de construction d'un bâtiment devant abriter les machines. Cela permet de mieux mesurer le degré de motivation des villageois (voir annexes 1 et 2).

L'approvisionnement et le stockage des grains

L'approvisionnement de l'atelier de Tambacounda

De 1988-1989 à 1990-1991, c'est la SODEFITEX, structure de tutelle du projet, qui a assuré l'approvisionnement en maïs de l'atelier de Tambacounda. Compte tenu des difficultés que traverse la filière coton, des charges importantes liées à la commercialisation des céréales et de la nécessité de séparer les deux filières en responsabilisant davantage les producteurs, la SODEFITEX s'est résolue à ne plus commercialiser les céréales, mais à aider les ABP à assumer cette fonction.

Ainsi, le projet devait donc inaugurer cette nouvelle expérience. Avec le concours de tiers, l'équipe du projet a acheté avec beaucoup de difficulté sur les marchés hebdomadaires de Méréto, de Ndoga Babacar et de Tamba 92,25 t de maïs, 9,9 t de mil et 1,9 t de sorgho.

Fort des expériences passées, un contrat a été conçu et mis en œuvre pour la campagne 1993-1994 (voir annexe 2).

L'approvisionnement en grains des minoteries villageoises

Bati

En année moyenne, devant une difficulté d'approvisionnement, les stratégies suivantes sont mises en œuvre:

En année de bonne production:

Sare el Hadji

Les deux années d'expérience ne suffisent pas pour s'exprimer valablement sur ce point qui suppose l'existence d'un circuit de commercialisation relativement stable. jusqu'à présent, en raison des mauvaises campagnes de production, un acheteur choisi par les villageois a été obligé d'aller acheter du maïs en dehors de la zone d'implantation de la minoterie, ce qui, compte tenu du coût de transport, grève le prix de revient du kilo.

En ce qui concerne les prix, il s'agit de jouer sur l'évolution du marché et d'acheter le plus bas possible.

En ce qui concerne la qualité, les grains sont souvent infestés et il est difficile de trouver du maïs jaune qui est le plus demandé par les clients potentiels des grands centres urbains tel que Dakar.

Sare Samba Tening

En année de bonne production, l'achat se fait au prix le plus faible possible, sans quitter la zone, évitant ainsi des frais de transport.

Le problème de qualité se traduit surtout par la présence presque permanente des insectes et aussi la difficulté de trouver du maïs jaune.

La résolution du problème de l'approvisionnement en matière première sur place passe obligatoirement par l'augmentation des productions céréalières, donc par l'application des techniques culturales modernes et l'utilisation des amendements minéraux et organiques. Des efforts doivent être poursuivis dans ce sens.

Les techniques de transformation

Pendant la campagne 1991-1992, nous avons testé et apporté des modifications à:

Nous avons également continué à étudier la transformation du mil.

Le test sur la décortiqueuse PENE

Recherchant un matériel de plus en plus performant à un coût moindre, nous avons acquis la décortiqueuse PENE en 1991. Son débit, moindre en comparaison que celui de la décortiqueuse SISMAR, malgré un nombre de disques plus élevé 0 2 au lieu de 8) et une chambre plus grande, nous a amené à demander que la vitesse de rotation de la poulie de la chambre de décorticage PENE arrive à 2 200 tour/min au lieu de 1 900 tour/min. Après le montage de la poulie ad hoc, le débit s'était fortement amélioré, mais le tamis de la chambre de séparation, mal conçu, n'a pas résisté.

Le test sur le tarare SISMAR

La nécessité de séparer les différents types de produits et d'éliminer le son des brisures nous a conduits à commander en 1991 à SISMAR un type de tarare encore en phase de test et de modifications pour obtenir les meilleurs résultats.

A la livraison du tarare plusieurs réclamations ont été formulées, prises en compte par la SISMAR et résolues. Dans l'atelier de Tamba, des initiatives ont permis:

Malgré tout, le problème de la séparation reste toujours posé au tarare et plus particulièrement pour la semoule ou la farine.

L'élimination du son

Le principe admis au moment de la transformation des premiers produits était que les femmes, en lavant le produit avant la cuisson, enlèvent facilement le son; cela est vrai. Cependant, on a constaté une désaffection pour les fines brisures (15 % de son) et pour les moyennes (5 % de son), à cause justement d'une présence plus ou moins importante de son. Il était donc nécessaire de faire des efforts pour présenter un produit mieux fini, d'autant plus que le marché demandeur se situe généralement en zone urbaine avec une clientèle plus exigeante encore.

A ce jour, nous parvenons à l'atelier de Tamba à:

C'est par une légère modification de la chaîne de transformation que ces résultats ont été obtenus:

La transformation du mil

Trois lots totalisant 4 958 kg de mil transformés (1 354 kg + 1 642 kg + 1 962 kg) ont été étudiés. Ces éléments seront à prendre en compte pour la définition d'une chaîne de transformation du mil.

Résultats

Tableau 1. Transformation de trois lots de mil.

Lot Poids (kg) Son(kg) Décortiqué (kg) Durée de fonctionnement Débit Consommation
A 100 7,59 92,4 21,0 28,30 0,90
B 100 19,10 80,8 44,0 13,30 2,14
C 100 35,50 64,4 76,50 78,41 3,08

Nous avons remarqué que les produits du lot C ont été très appréciés par les clients, cependant nous avons également noté que, pour en arriver là, il a fallu:

Il en a découlé une augmentation de la consommation spécifique en énergie, qui est passée de 0,9 kW/1 00 kg (lot A) à 3,08 kW/1 00 kg (lot C), alors qu'elle est de 0,77 kW/100 kg pour le maïs d'une manière générale.

En 21 mn, la quantité de son éliminée serait de 9,45 kg pour le lot B et de 9,74 kg pour le lot C, au lieu de 7,59 kg pour le lot A. Cette variation pourrait être imputée à l'usure plus ou moins avancée des disques et dans une certaine mesure à leur vitesse de rotation.

Il ressort que, pour atteindre un taux de décorticage optimal de 20 %, 45 min seraient suffisantes pour 100 kg de mil.

Des relevés permettent de confirmer que 8 disques peuvent permettre le décorticage de 20 tonnes de maïs en 55 heures. Sur cette base, les éléments sur la durée de vie des disques font ressortir la possibilité de décortiquer avec 1 jeu de 8 disques respectivement 15 700 kg, 7 500 kg et 4 311 kg de mil dans les conditions A, B et C.

Prix de revient

Des considérations précédentes, il découle que le prix de revient d'un kilo de mil acheté à 50 FCFA/kg après décorticage, en tenant compte du son revalorisé à 30 F le kg et dans les conditions de travail des lots A, B et C, varie comme suit: 52 FCFA/kg, 56 FCFA/kg et 67 FCFA/kg.

Si le prix à ne pas franchir par les minotiers est de 50 FCFA, cela implique, selon les conditions de travail des différents lots, des prix au producteur inférieurs à 48 FCFA, 44 FCFA et 33 FCFA. A un prix au kg de 55 FCFA (prix minotiers), les prix d'achat au producteur devraient être inférieurs à 53 FCFA, 49 FCFA et 38 FCFA.

Ce constat doit nous amener à mieux revoir notre schéma de fabrication, car dans l'état actuel de la production et de la commercialisation du mil, un prix d'achat au producteur inférieur à 44 FCFA/kg a peu de chance de stimuler les producteurs pour la collecte d'une bonne quantité de mil.

Procédé utilisé

Le schéma utilisé a été le suivant

• la quantité à décortiquer est pesée.

• Cette quantité est décortiquée. On reçoit au sortir de la décortiqueuse: les grains décortiqués retenus par le tamis de la machine, débarrassés du son d'un certain calibre, et le son mélangé avec des grains immatures qui sont en dessous du calibre des mailles du tamis.

• Le nettoyage des grains décortiqués à l'aide du tarare permet d'éliminer par ventilation tous les éléments légers de même calibre que les grains décortiqués.

• Les grains propres sont alors broyés avec un tamis de 18/10 pour l'obtention de sounghouf, de sankhai et de semoule. a Le sankhal est à nouveau nettoyé des résidus de son par le même procédé de ventilation.

Malgré tout la qualité du produit reste passable. Il s'avère donc nécessaire d'apporter à ce schéma les changements suivants:

Le vannage

Le mini tarare manuel qui existe au Mali pour le vannage nous a fortement intéressés à cause de sa simplicité et des résultats obtenus dans la séparation du son et des brisures. Des contacts pour l'acquisition d'un modèle sont à établir.

Le tamisage

Le tamiseur rotatif au Mali est nettement plus facile à manier que le nôtre. De plus, le grillage se garde plus longtemps à cause de l'absence de tapotement qui est de règle chez nous. Il est nécessaire de veiller à la correction de ces petites anomalies, d'autant plus que le grillage doit être importé et coûte cher.

La maintenance des machines

Les travailleurs aimeraient être capables d'intervenir eux-mêmes valablement sur ces moteurs pour réduire la dépendance vis-à-vis de tiers, et surtout pour éviter une interruption du projet. A ce sujet, nous proposons de réfléchir aux solutions suivantes:

• Le GIE pourrait demander au projet d'assurer la formation à la mécanique de deux jeunes ressortissants du village. Les jeunes, liés au GIE par un contrat après leur formation, installés ou non dans le village, pourraient à chaque fois intervenir avec plus de sécurité sur les machines, à un coût relativement faible.

• Des contrats d'entretien et de maintenance pourraient être établis entre les minoteries et un garagiste compétent et sérieux.

L'approvisionnement en diverses fournitures

Jusqu'à présent, grâce au projet, les minoteries ont reçu leurs diverses fournitures à des prix détaxés, sans se soucier de toutes les tracasseries administratives. Il devient urgent qu'elles soient formées et qu'elles commencent à travailler avec la réalité des prix.

La conservation et la commercialisation des produits finis

La campagne 1992-1993 a été celle de l'abondance en céréales dans la zone. En effet, la cellule suivi-évaluation de la SODEFITEX relève une disponibilité suffisante en stock vivrier jusqu'en septembre chez plus de 50 % des familles des villages enquêtés. il n'y a pas eu de période de soudure et le volume des transactions est resté très faible.

Le prix des céréales s'est stabilisé à un niveau relativement bas jusqu'en septembre. Des efforts inhabituels ont dû être fournis en dehors de la zone habituelle de consommation pour la vente des produits finis des minoteries; le marché de Dakar a été testé par le biais des supermarchés Filfili et des revendeuses à la gare. D'autres points de vente potentiels ont été décelés sur les marchés de Grand Médine, des HLM et de Castor; mais la clientèle exige du maïs jaune, alors que notre stock était essentiellement composé de maïs blanc.

En dehors du type de produit, le problème du transport est à résoudre. La réflexion sur l'utilisation de la charrette Mobel est à poursuivre.

La livraison d'une grande quantité à crédit est trop souvent M'origine des problèmes de non-paiement. Aussi, il faut privilégier J'approvisionnement régulier avec des quantités réduites (maximum 500 kg) des différents commerçants intéressés.

La campagne de commercialisation 1993-1994, même si elle a été moins bonne que la précédente sur le plan de la production en général, nous a permis de gagner plus de confiance en nous en ce qui concerne le problème de l'écoulement des produits finis. Les stratégies à mettre en place sont les suivantes:

La campagne 1993-1994 a été aussi pour nous l'occasion de tester l'expérience du transport de notre produit fini par des camions privés. Elle a été plutôt concluante et nous rassure pour l'avenir, en sachant que nous pourrons facilement nous passer dans ce domaine de quelque assistance que ce soit.

La gestion

Jusqu'à présent, c'est l'équipe du projet qui suit et aide à déterminer les résultats. Des documents sont réalisés pour que le gestionnaire puisse facilement sortir un compte de résultat d'exploitation et un bilan.

Les tentatives d'organisation du travail

A Bati, il a été impossible jusqu'à ce jour de payer aux gestionnaires et aux meuniers des salaires supérieurs à ceux des manœuvres car au départ c'est le partage équitable qui avait été décidé.

Pour éviter ce problème, les nouvelles minoteries auront une organisation différente de celle en place à Baty, qui a les inconvénients suivants:

Dans la nouvelle minoterie, l'équipe comprend toujours six personnes:

La nouvelle organisation propose la permanence de deux personnes aux deux postes clés (gestionmachine) et la rotation de «x» (groupes de 4 personnes) aux postes qui ne demandent pas de qualification particulière (tamisage, ensachage et manutention). Ainsi, la différence est faite entre le couple gestionnaire-meunier et le reste des travailleurs, et chacun au village peut demander et obtenir dans l'atelier un travail justement rémunéré * Réellement mise en pratique à Saré Samba Téning' cette organisation a de plus l'avantage, de l'avis des villageois, de toucher un plus grand nombre de personnes et de permettre à ceux qui ne sont pas de tour de s'adonner à des activités personnelles tels les travaux des champs.

La formation

La formation constitue l'élément fondamental. Nous avons constaté que les «neoalphabétisés» maîtrisaient mieux la tenue des différents documents, l'approvisionnement en matière première et la maîtrise des techniques de fabrication que l'insertion dans le circuit de commercialisation. Pour cette raison, nous cherchons à mettre au point des stratégies qui consistent non pas à éviter d'installer des unités de transformation dans les groupements (solution de facilité), mais qui cherchent à impliquer ces groupements efficacement et davantage pour résoudre les problèmes de commercialisation.

Les perspectives

On peut penser que la maîtrise des fonctions d'approvisionnement en matière première, de tenue des documents et de première transformation des céréales locales en produits finis de qualité sont à la portée de nos partenaires du monde rural On a constaté que, dans les zones d'implantation des unités de transformation, aussi bien les superficies emblavées en céréales que leur production suivent une courbe ascendante, ce qui entre dans les objectifs premiers du projet.

La future collaboration avec les ABP de la zone SODEFITEX qui se spécialisent dans la commercialisation des céréales (achat de grains, stockage, revente sans aucune transformation) est porteuse.

Avec l'expérience, bien que parfois malheureuse, la commercialisation des produits finis devient un problème de moins en moins difficile à résoudre, surtout en fabriquant des produits encore plus stables pour être toujours en bonne position lors des négociations, car un produit en voie de dépréciation met mal à l'aise son vendeur. Pour cela, il s'agira de veiller scrupuleusement à l'état sanitaire des grains avant même leur transformation:

Le problème du transport, qui était un facteur très important, se résout assez heureusement avec les privés.

Il nous faut maintenant donner une assise de plus en plus sûre aux trois minoteries en état de marche:

Baty, la première minoterie, se prépare à prendre son indépendance; les autres suivront sans trop de problèmes.

Pour justifier l'option qui consiste à préférer l'installation des minoteries dans les groupements villageois en gestion collective, plutôt que de les mettre à disposition des privés dans les centres urbains, nous disons ceci: il n'est pas du tout évident qu'un privé, en se comportant comme un «banabana», puisse inciter les producteurs à augmenter leurs superficies; or, il est vérifiable que l'agriculteur trouve plus de motivations à augmenter ses excédents commercialisables quand il sait que les retombées positives de l'opération lui sont directement destinées.

Conclusion

En ce qui concerne l'organisation, compte tenu de ce qui se passe à Baty, il est important qu'au moment de l'installation d'une nouvelle minoterie, le problème de la rémunération différenciée selon les fonctions à assumer soit largement abordé et résolu.

Bien que la qualité des produits se soit très sensiblement améliorée, des efforts doivent être faits pour une élimination complète du son et des germes qui, selon l'avis des consommateurs, ternissent le goût et la présentation.

En ce qui concerne la commercialisation, il est évident que l'insertion d'un nouveau produit dans le circuit demande du temps et du savoir-faire de la part de ceux qui sont chargés de cette fonction. Il semble par ailleurs imprudent de confier cette tâche à des individus extérieurs au groupement. Le commerce ne pouvant pas se concevoir sans la possibilité de vendre aussi à crédit, et devant la difficulté de discerner le bon payeur du mauvais, il est nécessaire de s'entourer de certaines garanties.

En ce qui concerne le problème du transport dans la zone de la minoterie (rayon de 15 à 20 km) il est souhaitable qu'une charrette à quatre roues soit à la disposition de la minoterie. Le transport sur de grandes distances peut se résoudre avec les transporteurs privés.

L'installation des minoteries en milieu rural doit pouvoir se poursuivre.

Annexe 1

Contrat entre l'ABP et le projet

Ce présent contrat établi pour une durée de 5 ans lie l'ABP de:.......

Arrondissement de:.......
Département de:.......
et le projet «Transformation villageoise des céréales», 138/CD/90 (n°1), mis en œuvre par le FAC et la SODEFITEX pour l'exécution du dit projet.

L'ABP contractante s'engage à:

1) Fournir le bâtiment nécessaire au fonctionnement de la minoterie et à en assurer l'entretien.

2) Recruter et rémunérer la main-d'oeuvre nécessaire au fonctionnement de l'unité de transformation des céréales, à savoir:

3) Assurer l'approvisionnement en grains propres et traités (insecticide), carburant, lubrifiant et pièces détachées courantes (filtres, courroies, disques abrasifs) de l'unité de transformation, avec l'appui du projet.

4) Assurer l'entretien courant et le bon fonctionnement des machines mises à sa disposition (vidange, graissage, etc.)

5) Assurer la vente des produits transformés et des sous-produits, avec l'assistance du projet.

6) Ouvrir un compte bancaire pour la gestion des produits financiers de la minoterie. A ce sujet, l'ABP s'engage à mettre en réserve sur un compte épargne bloqué les sommes correspondant à l'amortissement des matériels.

7) Utiliser les matériels, fournitures et fonds mis à sa disposition par le projet uniquement pour le fonctionnement de la minoterie, à l'exclusion de tout autre usage. L'ABP devra prouver que le fonds de roulement mis à sa disposition sera effectivement consacré à l'approvisionnement de la minoterie.

Le Projet s'engage à:

1) Fournir les machines nécessaires à la transformation des céréales, à savoir:

2) Assurer la formation technique des meuniers et la formation comptable des magasiniers-comptables.

3) Dispenser une formation à la gestion aux responsables de l'unité.

4) Mettre à la disposition de l'ABP, au fur et à mesure des besoins, le fonds de roulement nécessaire au démarrage de l'unité, soit une valeur globale de 3 500 000 FCFA, pour le remboursement d'un stock de céréales et la fourniture:

5) Assister l'ABP pour le bon fonctionnement de l'unité, la commercialisation des produits et la gestion de la minoterie.

Fait à.... le....

Lu et approuvé
Président ABP
Secrétaire ABP
Chef de projet
Chef de région

Annexe 2

Contrat d'achat de maïs

Je soussigné.......
(Carte d'identité.... du... à Dakar) Domicilié à.......
Département de.......

Reconnais avoir reçu de.... chef de projet de transformation des céréales locales la somme de... pour achat au profit de l'atelier de transformation des céréales locales (SODEFITEX Tamba)... kg de maïs jaune non mélangé, ou rouge non mélangé, bien propre et bien sec.

La proportion maximale de 1/5 de maïs blanc non mélangé est acceptable.

La quantité de maïs blanc en plus de cette proportion sera achetée à... FCFA/kg.

Ce tonnage sera disponible à... au plus tard le... 199. Dépassé ce délai, je devrai au projet la valeur de... kg de maïs valorisé sur la base du prix du kilo en cours au marché de... au moment du remboursement.

Le prix minimal applicable est de... FCFA/kg

C'est le poids obtenu au pont bascule SODEFITEX après nettoyage au tarare SODEFITEX qui fait foi.

La détention du financement sur une période de plus de six jours entraîne l'obligation de livrer au projet du maïs ou sa valeur réajustée en fonction de l'évolution des prix.

Au cas où je ne respecterais pas mon engagement, je m'exposerais à toute poursuite judiciaire adéquate.

Tamba, le... 199.
Légalisation
Le représentant du projet
L'acheteur


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